Dimanche 22 décembre 2024

Politique

Imbonerakure day : «  Qu’on le reconduise ! »

24/08/2018 Commentaires fermés sur Imbonerakure day : «  Qu’on le reconduise ! »
Imbonerakure day : «  Qu’on le reconduise ! »
Des Imbonerakure arborant des tee-shirts à l’effigie du président Nkurunziza.

Célébration ce 18 août de l’ « Imbonerakure day » à Ngozi. Les jeunes de cette ligue ont réaffirmé leur soutien au président Nkurunziza. Ils demandent même qu’il reste à la tête du pays. Retour sur les grands moments de la rencontre.

« Ni bamwongere !» (Qu’on le reconduise à nouveau), scandait, à gorge déployée, la jeunesse du parti. Absent aux cérémonies, Pierre Nkurunziza était pourtant omniprésent à travers les chansons, sa photo sur la plupart des T-shirts.

Certains, crânes rasés, les Imbonerakure défilaient au rythme de louanges à l’endroit du président. « Nkurunziza aracari uwambere », (Nkurunziza est toujours le premier) ou encore « Nkurunziza ni umukomanda wa ba komanda », (c’est le Commandant des commandants).

Ils rappelaient que partout dans le pays ses partisans sont nombreux. Cette jeunesse clamait qu’elle demeure le pilier du parti .Pour elle, Le président est sans conteste le chantre de la paix. Il a consolidé la démocratie et apporté le développement. Il est même comparé à Moise lors de la traversée de la mer rouge. « Qui peut ne pas s’en réjouir  », s’interrogeaient-ils. « La volonté des Imbonerakure finit par s’accomplir, car nous sommes forts», a lancé un participant au rassemblement.

« Les Imbonerakure surveillent nos frontières »

Pour Joseph Ntakarutimana, secrétaire général adjoint du parti, les Imbonerakure méritent cette journée. « Vous êtes toujours au premier plan quand les temps sont durs. Quand viennent les élections, vous votez massivement ». Pour lui, ce sont les héritiers du parti. Ce haut cadre a averti les jeunes rassemblés. « La paix au Burundi est le résultat d’un travail de longue haleine. Ne plaisantez donc pas avec ça ». Il leur a demandé de rester sur leurs gardes et veiller à la sécurité du pays.

Particulièrement dans les communes frontalières avec le voisin du nord en ne mentionnant pas explicitement le Rwanda.  « Vous venez de passer trois ans à surveiller nos frontières. Tenez bon, l’aigle ne se fatigue jamais ».

L’autre thème récurrent lors de cette cérémonie, c’est la place de Dieu qui occupe la « première place dans le parti de l’aigle. » Les participants ont remercié Dieu pour sa protection contre les attaques externes. « Nous avions été vendus aux étrangers comme Joseph, mais Dieu est resté à nos côtés».

Au passage, un officiant a épinglé les étrangers qui n’ont cessé de « calomnier » la ligue des jeunes du parti Cndd-Fdd, la qualifiant de « milice »

« Un Imbonerakure doit connaître son passé »

Joseph Ntakarutimana : « Un Imbonerakure doit connaître son passé. »

Un Imbonerakure doit connaître le passé. « Allez demander à vos parents d’où nous venons. Certains auront du mal à vous répondre, car vous leur posez une question qui réveille de sombres et douloureux souvenirs» a insisté M. Ntakarutimana. Renvoyant les Imbonerakure vers les évènements tragiques de 1972, il leur a rappelé qu’à une certaine époque leurs parents ont été persécutés, étiquetés de « Bamenja» (traîtres). Ils étaient acheminés comme du bétail vers des destinations inconnues.

D’autres étaient arrêtés par l’armée sur leurs lieux de travail, pour ne plus jamais revenir. Ils étaient essentiellement des Hutus. «Jusqu’à maintenant, nous essayons de trouver leurs traces avec l’aide de la commission vérité et réconciliation ».

Mais d’après le secrétaire général adjoint du parti, il ne faut pas se laisser emporter par la colère et accuser globalement un groupe ethnique.

La jeunesse de partis au pouvoir venue de sept pays africains avait été invitée : Cameroun, Congo Brazza, RDC Tanzanie, Zambie, Soudan et Guinée Equatoriale. Le représentant de la délégation du Chama cha mapinduzi (CCM) s’est distingué par ses « prédications ». «Nyerere a bâti la paix et l’unité de la Tanzanie pendant 25 ans. Quant au président Nkurunziza, il n’a encore fait qu’une dizaine d’années.  Qu’on lui laisse le temps de parachever la reconstruction de l’unité et de la paix au Burundi ». A ces mots, un militant se trouvant placé près d’un groupe de journaliste a chuchoté. « Ce message ne va pas plaire à tout le monde. »

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