Le 24 août, les Burundais ont été dans les urnes pour élire les conseillers collinaires ou de quartier. Un acte civique qui a clôturé le long processus des scrutins prévus cette année. Alors qu’une opinion semblait négliger les enjeux par rapport au triple scrutin du 20 mai (élections présidentielle, législatives, communales), plus d’un a été surpris par l’engouement, le dynamisme, la mobilisation qui ont caractérisé les aspirants.
Le législateur avait voulu que les candidats se présentent à titre indépendant, pour des élections non partisanes. Cependant, force est de constater qu’en coulisse les partis politiques se sont impliqués, imposant les candidats de leur choix ou rayant des listes « les indésirables ».
Les conseillers collinaires ou du quartier sont de véritables animateurs de la vie politique et sociale, prêts à « mouiller le maillot ». De par les missions qui leur sont confiées notamment la médiation, la conciliation, le règlement des conflits de voisinage, ils sont très proches de la population. Maîtriser la colline ou le quartier est alors une garantie d’avoir la base de la mobilisation politique. C’est aussi une assurance de la mise en exécution de la politique du gouvernement. Ces conseillers collinaires représentent en effet le premier échelon de l’autorité de l’Etat au niveau communautaire. Ce n’est donc pas pour rien qu’un parti politique avait organisé une sorte de « primaires » au niveau de la colline et du quartier.
Lors de la campagne électorale, différents concurrents ont promis monts et merveilles à la population, le mieux-être. Les 10 millions de francs alloués chaque année à la colline pour financer des coopératives pourront servir aux politiques d’arguments d’une concrétisation de leurs promesses. Une récupération politicienne.
Il est déplorable que la politique s’invite et influence l’administration de base. Les chefs locaux devraient être caractérisés par la neutralité et l’impartialité. Ils ont des qualités humaines et morales irréprochables comme l’abnégation, l’honorabilité, l’utilitarisme. Des vertus quasiment absentes chez la plupart des politiciens. Osons espérer que ce cachet partisan n’aura pas d’impact sur les attentes de la population qui sont le développement, la sauvegarde de la paix sociale sur la colline ou dans le quartier.