Après expérimentation de la prison, Bob Rugurika relève les lacunes dans le système carcéral burundais. Il plaide pour les droits des prisonniers.
« Je demande que l’autorité judiciaire soit consciente que le prisonnier a droit à une vie digne ». C’est la remarque principale que formule le directeur de la Radio publique Africaine, une semaine après sa sortie de prison.
Il se dit écœuré de la vétusté des infrastructures. « Imaginez-vous qu’à Mpimba, les canaux d’évacuation des eaux usées passent devant les chambres ! » Il regrette l’exiguïté de la prison de Muramvya et surtout l’insuffisance des latrines dans ce pénitencier. De tout quoi, Bob Rugurika demande à l’Etat burundais la construction des infrastructures « dignes d’abriter des êtres humains ».
Le directeur de la RPA se dit aussi désarmé face à une population carcérale pléthorique : « Les prisonniers vivent comme des oiseaux. Ils dorment à la belle étoile, notamment au quartier dit « prévenu » de Mpimba. » Si l’on en croit toujours ses témoignages, la situation est pire à Muramvya : les prisonniers dorment à même le ciment et passent la nuit pelotonnés les uns contre les autres.
Bob Rugurika alerte sur la vulnérabilité de la plupart des détenus, une situation consécutive à l’insuffisance de la ration alimentaire et des médicaments. Plus inquiétant encore, souligne-t-il, c’est que la prison de Muramvya ne dispose pas de véhicule pour l’évacuation des malades en temps utile.
Les dossiers, un casse-tête
Il s’en prend particulièrement aux différentes irrégularités dans le suivi judiciaire des dossiers. C’est notamment l’incarcération sans dossier administratif ni judiciaire, le retard dans la signification des jugements entraînant la détention arbitraire des prisonniers pourtant relaxés par la justice, le manque d’information par les intéressés de l’état d’avancement de leurs dossiers judiciaires.
Sur ce, il salue l’action de l’Aprodh auprès des prisonniers et conseille au ministère de la Justice de ne pas diluer l’influence de l’Aprodh auprès des prisonniers.
A l’observation que l’amélioration des conditions carcérales demandent beaucoup de moyens financiers que le ministère de la justice ne peut pas facilement collecter, Bob Rugurika rétorque : « Ce n’est pas un problème de budget. C’est un problème de priorité ». Et de marteler que les décideurs ne sont interpellés sur les dures conditions carcérales des détenus que quand ils sont écroués.
Signalons que Bob Rugurika définit la prison comme « un lieu de recueillement où les prisonniers découvrent les tristes réalités de la vie et où ils vivent réellement les injustices commises par les individus qui devraient leur rendre justice. »
Ah!! ijoro ribara uwariraye!! Au moins cette fois-ci tu viens de dire qlq chose qui a du sens. izo nizo dossier mwogovye guterera pour amérioler la vie de la population. kuko na les prisoniers n’abarundi nkabandi. ça mérite une attention particulière. Merci aho abrundi tuzobakurikira twese. Komera