A l’issue d’une conférence de presse tenue vendredi 15novembre, à Bujumbura, le président du parti CNL a appelé ses militants «à ne pas baisser les bras» face à la situation difficile à laquelle fait face ce parti.
Invité à s’exprimer sur la poursuite de ses activités politiques malgré les nombreux faits de violence et harcèlements exercés à l’encontre de ses militants, Agathon Rwasa a estimé qu’il n’est pas question pour son parti de se retirer du jeu politique : «Qu’il pleuve ou qu’il neige, nous poursuivrons notre lutte jusqu’à la prise du pouvoir. Nous le devons aux Burundais qui attendent le changement.» Aux accusations de financement du parti par «les colons», le député Rwasa a répondu qu’une grande partie des gens qui répandent ces accusations sont souvent à la tête de très petites structures politiques «incapables de réunir dans tout le pays ne fût-ce que le nombre de militants du CNL présents dans cette salle».
S’exprimant sur les épisodes de violence récents survenus dans les communes Marangara, Nyamurenza, Gashikanwa et Kiremba, il a déploré «une situation malheureuse». «Des administrateurs communaux violent nos textes fondamentaux de manière éhontée». Et de citer l’exemple de l’administrateur de la commune Gashikanwa qui a tenu une réunion publique sur la sécurité dans sa localité en octobre et s’en serait pris ensuite aux habitants de la commune absents lors de cette réunion. «C’est regrettable de constater la manière dont tant d’administratifs piétinent les droits et libertés des citoyens sans être aucunement poursuivis ou au moins rappelés à l’ordre.»
Interrogé sur «la campagne de sensibilisation à la tolérance politique» initiée par la CENI depuis avril dernier, il affiche son scepticisme : «La CENI pourra toujours prêcher la tolérance, mais demeurera impuissante face à la volonté de nuire de ceux et celles qui rejettent la cohabitation pacifique entre les citoyens. C’est cela la triste réalité.» Et d’ajouter : «Il existe une administration officielle et une administration parallèle. Si rien n’est fait pour juguler ce phénomène, nous allons au-devant de graves violences.»
A propos de la masse d’arrestations de militants de son parti, M. Rwasa a manifesté sa détermination : «Ils ne pourront pas tous nous mettre derrière les barreaux. Les pouvoirs du passé ont aussi essayé de nous mettre des bâtons dans les roues mais n’ont jamais réussi à nous mettre à terre. Nous resterons toujours debout!» Et de conclure son propos en appelant ses militants «à garder courage» face à la situation difficile à laquelle fait face le parti.