Peu nombreux, les étudiants burundais en Turquie exhibent avec fierté leur patrimoine culturel.
<doc4622|left>« Nous avons interprété Ndanka agatirano, au rythme de la danse de Steven Sogo », se souvient Libérat Niyoyandika, étudiant à l’Université de Marmara à Istanbul. C’était lors d’une compétition culturelle, qui se déroule chaque année« Nous sommes les pionniers à y avoir participé, depuis 2011. Les autres pays africains n’osent pas », indique-t-il. Il précise que, malgré que tous les pays y soient conviés, seuls ceux de l’Asie d’Est répondent présent.
Cette compétition est l’une des trois qu’organise ce pays d’Abdullah Gül, les deux autres étant celle des connaissances et d’exposition. Depuis 2011, le Burundi ne rate aucune d’elles. Comme le déplore ce jeune étudiant en médecine, le Burundi est méconnu à l’égard des turcs. « Le Burundi, c’est la province de quel pays ? », est l’une des questions auxquelles ces jeunes « ambassadeurs du Burundi » sont souvent confrontés. « Nous sommes obligés d’expliquer, parfois réexpliquer, que le Burundi est une nation souveraine comme la Turquie. Et qu’on y parle le kirundi », dit-il.
C’est une fierté nationale
Willy Nyamitwe, l’un de ceux qui ont été accueillis par ces étudiants lors de la récente conférence internationale sur la Somalie, et porte-parole adjoint du numéro un burundais, ne cache pas sa satisfaction. « Pour un pays qui a été longtemps connu comme étant un champ de bataille, un tel évènement permettant de hisser le drapeau national dans le concert des nations est une grande fierté pour le pays », signale-t-il. Il précise également que le chef de l’État a récemment reçu une délégation de ces étudiants.
« [Le récent trophée de Berlin->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2177] qu’a décroché le Burundi,[ la médaille d’or remportée par Francine Niyonsaba->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3130] aux 18 èmes Championnats d’Afrique d’Athlétisme, ou encore la victoire de [l’équipe nationale de volley beach au championnat d’Afrique->http://www.presidence.bi/spip.php?article2784], s’inscrivent dans la même lignée que cette incroyable hardiesse de ces jeunes qui nous représentent au delà de nos frontières », poursuit la même source.
Le tambour burundais sera là en 2013
«Lors des prochaines olympiades, je chercherai comment amener le tambour en Turquie pour le présenter », dit Libérat Niyoyandika. A préciser qu’en 2013 une 11ème édition des Olympiades de la langue turque est en cours de préparation. La dernière, ayant commencé le 30 mai, vient de prendre fin le 14 juin.
Malgré l’effort fourni pour la visibilité de leur pays, ces étudiants ne manquent pas d’inquiétude quant à leur avenir. Les finalistes se demandent si le pays est prêt pour les accueillir, compte tenu de leur domaine de formation. Sinon, il considère que le pays subirait un manque à gagner au cas où ils ne rentreraient pas.