La voirie urbaine est globalement dans un état de délabrement. A qui revient la mission de l’entretenir régulièrement ? Jean-Bosco Nsabumuremyi, le directeur général du Fonds routier national (FRN) fait le point.
Qu’est-ce le Fonds routier national ?
C’est une structure gouvernementale mise en place par décret présidentiel en 2001. Il a pour objet la mobilisation des ressources financières en vue d’assurer le financement de l’entretien routier du réseau national classé. Ce qui se fait sur base d’un programme annuel préparé par l’office des routes, qui est une agence d’exécution. Il s’agit, entre autres, des travaux d’urgence pour rétablir la viabilité d’une route, des ouvrages tels que les ponts, les caniveaux, etc.
Où trouve-t-il des financements ?
Il faut souligner qu’il a été mis en place, suite à des réformes dans le secteur routier. Les bailleurs de fonds financent surtout les routes neuves et leurs réhabilitations. Il est donc important non seulement d’avoir des routes, mais aussi un budget d’entretien. Et c’est le gouvernement qui est chargé de leur maintenance.
Ainsi, pour chaque litre de carburant vendu, il y a une quote-part estimé à 80BIF acheminée vers ce fonds. Idem pour les amendes sur les accidents de roulage et les permis de conduire. Jadis, il y avait aussi l’impôt sur véhicules.
Qu’est-ce qui le distingue de l’office des routes ?
Les deux structures sont complémentaires. L’office des routes a pour mission d’assurer la planification, la coordination, le suivi et le contrôle des travaux d’entretien du secteur routier. En substance, il s’occupe de la technique, l’élaboration des dossiers d’appels d’offres et du suivi des travaux auprès des entreprises qui sont attributaires des marchés. Quant au FRN, sa mission est de s’assurer que son programme va avoir des financements.
Votre commentaire sur l’état des routes de Bujumbura
A Bujumbura, les routes urbaines sont vraiment en piteux état. Avec la réduction du budget, il n’y a pas assez d’intervention pour les maintenir en bon état. On essaie, mais les financements restent très limités.
Quels sont les défis rencontrés dans vos interventions ?
Le manque de financement est le défi majeur, mais c’est aussi le cas dans les autres pays. Il a été constaté que l’argent perçu pour financer les travaux d’entretien des routes reste insuffisant. On ne peut même pas couvrir 1/3 des ressources, dont on a besoin pour faire face à la demande. Mais je pense que la situation est conjoncturelle. D’ici peu, les choses peuvent changer et on pourra avoir des financements suffisants.
Il faut également que l’on arrive à utiliser les compétences locales. Les expatriés, qui rentrent après exécution du projet, sont payés en devises, alors qu’il existe des experts, des ingénieurs locaux.