Il m’est très difficile de formuler des vœux, à moins de le faire mécaniquement comme beaucoup le font. C’est facile de grappiller quelques étoiles colorées sur le net et écrire dedans «Bonne année » et lancer aveuglément sur sa liste des contacts ou poster sur notre site. Mais quand on veut exprimer des vœux réfléchis, on se surprend à s’interroger.
Que dire à nos lecteurs, à ceux qui nous aiment, qui nous lisent, qui nous soutiennent, les amis de la liberté sous toutes ses formes…La bonne santé ? Oui, certainement. C’est essentiel. La paix, ensuite. Sans elle, nous risquons de continuer à être ce que nous avons toujours été, ce que nous sommes: un peuple inquiet.
Oui, en ce début d’année, l’inquiétude est le sentiment qui domine chez la plupart de Burundais , ceux qui sont à l’extérieur, pour des raisons que tout le monde peut comprendre, mais aussi chez nos compatriotes à l’intérieur du pays. La peur se retrouve dans toutes les couches de la société, même parmi ceux qui semblent « privilégiés ». Or, il est connu que la peur est un frein à tout : à la création, à l’investissement, à l’épanouissement. La peur est mortifère.
En ce début d’année, ce qu’il faut nous souhaiter mutuellement, c’est de résister à la peur ambiante, de continuer, malgré tout, à croire en nous. Comme chantait Jacques Brel, dans ce qui me semble un bel hymne à la vie, avoir la force de regarder« derrière la saleté ». Par delà « les sanglots et les pleurs », « des cris de colère » et « des hommes qui ont peur ». Il nous faut regarder « ce qu’il y’a de beau ».
Bref, rester vigilant pour ne pas perdre ce que nous avons de plus précieux : la foi dans la vie, dans l’avenir, malgré tout. Bonne année 2019.