Après l’atelier de trois jours entre les représentants de la classe politique burundaise et les forces de Défense et de Sécurité organisé par la CVR, les participants ont convenu sur la nécessité d’un échange permanent. C’était ce jeudi 15 février au terme de cette rencontre sur les mémoires blessées.
Mgr Jean-Louis Nahimana, président de cette commission, soutient que la réconciliation nécessite notamment la confiance entre les hommes en uniforme et la classe politique.
Selon lui, un cadre leur permettant des débats aidera à dépasser la méfiance mutuelle. «Affranchis de cette suspicion, ils pourront alors travailler en synergie pour la consolidation de la paix».
Différents participants à l’atelier soulignent que le dialogue social permanent est fondamental dans le processus de réconciliation. «C’est le moment de passer de l’intolérance à la tolérance, de la méfiance à la confiance, etc ».
«Cet atelier aura été d’importance capitale », estime Abdoul Kassim, président du parti UPD-Zigamibanga. Il fait savoir que c’est la toute première fois que les politiques et les forces de l’ordre se parlent de vive voix.
Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu, abonde dans le même sens. «Il y a eu une compréhension mutuelle, chaque groupe a reconnu sa part de responsabilité dans les différentes crises». Et d’ajouter que l’avenir pourra être bon si les échanges continuent.
Le colonel Nduwamungu, officier de la FDN, recommande l’intégration des représentants politiques dans les comités mixtes de sécurité. Quant au colonel Njejimana, un autre officier, il met l’accent sur la conception des projets pour la lutte contre la pauvreté : «La réconciliation est impensable au sein d’une population affamée».
L’atelier était organisé autour de la thématique : «Des mémoires blessées à un rêve commun : Quelle synergie entre les acteurs politiques et les corps de défense et de sécurité pour le renforcement de la capacité de résilience de la population ? »