Vendredi 22 novembre 2024

Société

Il est possible d’en finir avec la sous-alimentation

31/07/2017 Commentaires fermés sur Il est possible d’en finir avec la sous-alimentation

Le mois de juillet est dédié au niveau mondial aux coopératives. Le Burundi s’est joint aux autres pays, ce samedi 20 juillet 2017, par la célébration de la journée internationale des coopératives en province de Ngozi.

Samuel Nahayo, président de surveillance de la coopérative RWIZUMUCERI en train d’expliquer les activités de sa coopérative

Toutes les coopératives du Burundi étaient dans la province de Ngozi pour l’exposition-vente de leurs produits. A cette occasion, trois coopératives soutenues par le Programme pour le Développement des Filières (PRODEFI, un programme financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) se sont joints aux autres coopératives pour la célébration de cette journée.

La coopérative rizicole RWIZUMUCERI de la commune Mugina en province Cibitoke, créée en 2013, exploite 63 hectares dans la vallée de Nyakagunda. Avec un capital social de 132 millions, ses 210 membres produisent du riz répondant aux normes alimentaires.

Samuel Nahayo, président de surveillance, indique que la coopérative RWIZUMUCERI produit trois qualités dont celle aromatique très prisée dans la ville de Bujumbura.

La coopérative «ABIZERANYE» de la commune Mbuye, province Muramvya  produit du maïs dans la vallée de Cizanye. Apolonie Ndihokubwayo, présidente du conseil d’administration, fait savoir que cette coopérative a commencé ses activités par des groupements de membres. «Ils ont évolué dans des champ-écoles et celles-ci ont donné,  en 2014, naissance à une coopérative».

Elle soutient que cette dernière leur est d’une grande importance. L’échange des idées et des expériences, affirme-t-elle, leur a permis notamment d’augmenter la production du maïs de qualité, de changer leurs mentalités,…

Une coopérative productive et efficace

Apolonie Ndihokubwayo, présidente du conseil d’administration de la coopérative ABIZERANYE

Mme Ndihokubwayo estime que sa coopérative produit 4 tonnes sur un hectare. «Cependant, la production était de 2 tonnes avant que nous ne commencions à travailler avec l’appui du FIDA».

Avant d’ajouter que la coopérative leur permet de contracter un crédit auprès du micro finance. «Nous avons demandé 10 millions en 2014 et 50 millions en 2015, des crédits que nous avons remboursés respectivement  en 4 mois et en 6 mois».   Elle confie que leur chiffre d’affaire est aujourd’hui de 130 millions de francs burundais.

De son côté, Alain Gervais Citegetse, responsable de Mpa amata industries, une entreprise laitière, de Rukeco en province Ngozi, soutient que la coopérative est productive et efficace. «Ensemble, nous sommes en mesure de mobiliser des moyens que seul un individu ne peut avoir».

Il laisse entendre que les membres de leur coopérative ont vu leur train de vie changer. A chaque fois qu’ils sont en manque d’argent dans leurs familles, dit-il, ils s’en remettent à la coopérative. Celle-ci est constituée de 182 membres, tous éleveurs de vaches en commune Busiga. «Cependant, ses portes restent ouvertes aux collines environnantes».

Citegetse dit que cette coopérative dont les activités ont commencé en 2013 a aujourd’hui un capital social de 300 millions de francs burundais.

De son côté, Vincent Niyongabo, expert chargé de l’organisation coopérative et fédérative au sein du consortium Twitezimbere-Coped-Help Chanel Burundi, indique que le PRODEFI vise deux objectifs : «la lutte contre la sous-alimentation d’une part et l’augmentation des revenus des producteurs ruraux».

Pour lui, l’objectif de son organisation est d’inculquer aux membres des coopératives partenaires à sentir que les coopératives leur appartiennent. «Nous faisons en sorte qu’ils soient responsables».

Niyongabo fait savoir qu’une coopération est l’aboutissement d’un processus. «Au niveau des collines, les gens forment des groupements pré-coopératives. Ceux-ci deviennent des coopératives au niveau des communes». Avant d’en appeler aux unions des coopératives pour porter loin la voix des coopératives dans la revendication de leurs droits.

«Une coopérative n’est pas une association ordinaire»

Jeanne d’Arc Kagayo, ministre du développement communal, faisant le tour des stands pour s’enquérir des activités des coopératives

La Ministre du développement communal, Jeanne d’Arc Kagayo, exhorte tous les Burundais à se regrouper dans des coopératives. «Les coopératives ne sont pas des associations comme celles auxquelles nous sommes habitués. Elles sont créées par des citoyens par leur propre volonté. Elles sont ouvertes pour tous ceux qui désirent les intégrer ».  Elle dit que les coopératives sont mises en place dans l’optique du développement des communautés.

Elle soutient que les bases pour leur bon fonctionnement sont désormais jetées. Le Chef de l’Etat a promulgué, souligne-t-elle, la loi sur les coopératives le 28 juin dernier. «La loi est bonne. La balle est désormais dans le camp des Burundais».

La Ministre Kagayo assure, quant à la promotion du secteur des coopératives, le soutien du gouvernement. L’existence de ce projet remonte aux années des indépendances. «Le président de la République a insisté sur leur importance à l’occasion du 55ème anniversaire de l’indépendance».

Et d’encourager les Burundais à échanger des idées et expériences pour le développement du secteur des coopératives.

De son côté, Dieudonné Hiboneye, Conseiller principal du gouverneur de la province de Ngozi, indique qu’une coopérative est un moyen efficace pour le développement des familles et du pays tout entier. «L’union fait la force».

Signalons que la journée internationale des coopératives a été célébrée pour la première fois en 1995 à la suite de l’adoption de la résolution 47/90 par l’Assemblée générale des Nations unies.

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