L’agri-business. C’est le maître mot de l’International Fertiliser Development Center (IFDC), une organisation qui œuvre au Burundi, au Rwanda et en RD Congo.
L’IFDC encadre les populations en vue de la pratique d’une agriculture qui assure non seulement la sécurité alimentaire mais aussi qui permet de dégager une certaine plus-value.
En amont de la chaîne de valeur, l’IFDC vulgarise des techniques modernes de culture du riz, du haricot et du maïs. Une paysane de Mivo (commune Ngozi), membre d’une association agricole, indique qu’avec l’encadrement de l’IFDC, la production de haricot a été multipliée par cinq sur chaque lopin de terre. C’est la valeur ajoutée à la production.
Au milieu de la chaîne de valeur, à la récolte, l’IFDC encadre les populations dans les techniques de stockage. C’est ainsi que les paysans apprécient les vertus du « sac pic ». C’est un sac qui peut conserver du haricot ou du riz pendant au moins trois ans sans que le produit ne se décolore ou ne soit attaqué par des charançons.
Le warrantage ou la résistance au bas prix
Le produit ainsi emballé dans des « sacs pics » est stocké dans un hangar. Il servira d’hypothèque dans la microfinance UCODE, pour les populations de Ngozi. C’est le « crédit warrantage » ou « warrantage ». Le producteur utilisera ce crédit pour subvenir à ses besoins pendant le moment de récolte.
Lors de la période post-récolte, avec la fluctuation du marché, le cultivateur vendra son produit. Il pourra ainsi payer le crédit contractré auprès de la microfinance. Il dégagera aussi des fonds supplémentaires. C’est la valeur ajoutée à la vente.
La technique du « warrantage » se vulgarise dans la province de Ngozi. Elle est pratiquée, notamment à Gatsinda et à Mivo (respectivement en communes Mwumba et Ngozi).
La transformation semi-industrielle
En aval, l’IFDC encadre la population dans la transformation semi-industrielle des matières premières agricoles. C’est le cas de l’usine Factory Manufactured Maize Flower (FAMMAF) installée à Kayanza. Elle intervient dans la production et dans la vente de la farine de maïs et de manioc. Cette transformation donne aussi de la valeur ajoutée aux produits agricoles.
Joseph Ndayiragije, Méga-Cluster Coach (superviseur) de haricot et maïs dans la région du Buyenzi (Kayanza et Ngozi), est confiant que la production agricole des centres encadrés par IFDC sera bonne et que les paysans auront des crédits substantiels avec le warrantage.
Signalons que l’IFDC est en train de travailler pour la signature d’un contrat entre producteurs du maïs et FAMMAF. L’objectif est de fournir à l’usine assez de quantités de maïs produit localement. « Actuellement, l’usine est obligée d’importer du maïs de l’Ouganda ou de la Tanzanie », se plaint Léa Niyoyitungiye, la propriétaire de l’usine.
Le Burundi n’aura de vraie valeur ajoutée que le jour où il y aura une agriculture qui se passera des engrais chimiques pour se tourner vers une agriculture biologique à grande échelle et notre terre peut nous le permettre, à condition qu’il y ait bonne volonté. Je le dis parce que les produits biologiques sont très prisés dans le monde est qu’un pays qui en ferait son cheval de bataille y trouverait son compte dans l’immédiat. Un pays comme le Burundi, qui n’a pas de grands espaces pour produire beaucoup de quantité ne peut miser que sur la qualité pour percer le marché international. C’est comme cela qu’on pourra entrer dans ce qu’on appelle le marché équitable qui favorise beaucoup le producteur.
C’est une bonne chose de chercher à promouvoir l’agri business mais je trouve que les approches utilisées manquent de consistance. A force de ne travailler qu »avec les opérateurs de la chaîne de valeur en l’occurrence ici les associations et quelques services d’appui à la chaîne comme les banques pour connecter les associations aux opportunités de bénéficier des services financiers, on oublie que pour le Burundi il faut s’attaquer aux acteurs bien précis qui constituent les sources des goulots d’étranglement des chaines de valeurs locales au Burundi. Je pense que ces initiatives restent très infines au vu du volume des opérations mais il faut plutot travailler avec d’autres acteurs clés dont la REGIDESO sur l’électricité,la BRB et le cartel des banques sur les facilités des services financiers,l’OBR et son ministères de tutelle sur les facilités fiscales,l’API pour les incitants possibles aux entreprises agricoles,etc. pour dire l’environnement pour développer de l’agri business reste très défavorables car les acteurs clés ne sont pas vraiment dans le coup. Pour rappel le Burundi est 152 pour l’environnement des affaires.