Selon cette organisation, il y a lieu de s’alarmer au vu des ’’prémices de guerre’’. International Crisis Group (ICG) demande une reprise du dialogue et une ’’réaction internationale urgente’’.
Le Constat de cette ONG est formel : il y a « un changement qualitatif dans la violence». D’après Thierry Vircoulon, en charge de l’Afrique centrale pour ICG, des manifestations de rue, le Burundi est passé aux assassinats ciblés de personnalités. «On est entré désormais dans les prémices de guerre.»
Dimanche, indique-t-il, le général Adolphe Nshimirimana, homme fort de l’appareil sécuritaire burundais et très proche du président Pierre Nkurunziza, a été tué à Bujumbura dans une attaque à la roquette. Lundi, fait-il remarquer, c’est une figure de la défense des droits de l’Homme, le célèbre activiste Pierre-Claver Mbonimpa, qui a été blessé dans une tentative d’assassinat.
Pourtant, dans un discours à la Nation après l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien patron du Service national des renseignements, le chef de l’Etat avait appelé à la retenue. «Restez unis, ne cédez pas à la provocation et évitez le piège de la vengeance», a-t-il déclaré.
La médiation internationale est à relancer
Depuis sa réélection, le dialogue inter-burundais qui a évolué en dents de scie est au point mort. «La médiation internationale a quasiment disparu, laissant grandes ouvertes les portes à la violence. La médiation ne joue plus son rôle, il faudrait que cette médiation soit relancée au plus vite», appelle M. Vircoulon. ICG plaide en faveur d’une «réaction internationale urgente et à la hauteur du problème».
Le Burundi traverse une crise politique depuis l’officialisation d’une autre candidature du président Nkurunziza lors d’un congrès national de son parti, le Cndd-Fdd, le 26 avril. Cette date marque le début des manifestations contre «ce troisième mandat du président Nkurunziza». La répression fera plus de 70 morts et plus de 600 blessés.
Malgré ces violences et le coup d’Etat manqué du 13 mai sans oublier les protestations du processus électoral par l’opposition, la société civile et une grande partie de la Communauté internationale, le président Nkurunziza a été réélu le 21 juillet.
L’ICG a totalement raison. La situation au Burundi est explosive. Le pouvoir NKURUNZIZA est occupé à mettre en place de façon hâtive les institutions issues d’une comédie électorale décriée par le monde entier. Au lieu de continuer son cinéma, ce pouvoir devrait s’asseoir avec ceux qui ne sont pas d’accord avec lui pour résoudre les problèmes socio-politiques graves auxquels fait face notre Burundi. Des fois, les dictateurs pensent qu’ils règnent sur des peuples sans cerveau ou alors des moutons… !