Par Audace Girukuri
Une énigme, parmi tant d’autres, plane sur les prochaines élections. C’est une grande première dans l’histoire politique du Burundi : le 26 mai, nous serons appelés à voter deux fois, pour l’Assemblée nationale et pour le Conseil communal. Mais nous ne savons toujours pas comment ce double vote va dérouler. Par quel scrutin va-t-on commencer, législatif ou communal ? Dans quel ordre va-t-on dépouiller les bulletins, quels résultats va-t-on proclamer en premier lieu ? Mystère. Ces questions peuvent sembler anodines, en réalité elles sont essentielles.
En 2015, nous avons une occasion unique de remettre nos idées en place et notre démocratie dans le bon sens : le principal avant l’accessoire, le national avant le local, l’assemblée des députés avant les conseils communaux. Le 26 mai prochain, nous voterons enfin, d’abord, pour le parlement, pour les partis que nous voulons voir se partager le pouvoir législatif, en sachant que la composition du gouvernement dépendra de cette répartition des sièges à l’assemblée nationale.
En 2005 et 2010, le premier scrutin était communal et nous avons tous traité cette élection à l’enjeu local comme un scrutin national. Personne ne s’est intéressé à la commune, tout le monde (CENI, partis, médias) a additionné les votes comme s’il s’agissait d’une élection parlementaire. C’est ainsi, la tentation était trop forte, l’ordre électoral primait le bon sens démocratique. En 2015, tout est différent, tout est nouveau, tant mieux. Encore faut-il que nous prenions la mesure de cette nouveauté, que la CENI et les médias mettent le scrutin parlementaire en évidence, que l’on dépouille et proclame d’abord les votes législatifs.
Le soir du 26 mai, à l’écoute de nos radios, nous n’aurons qu’un désir, qu’une impatience, qu’un seul besoin d’information : savoir quelle liste arrive en tête dans telle ou telle province et quel parti ou coalition comptera le plus de sièges à Kigobe. Connaître la configuration politique pour les cinq prochaines années, voilà l’unique raison de notre future nuit blanche… Le reste, on s’y intéressera plus tard, chacun dans sa commune, surtout quand sera nommé son administrateur.
Les plus anciens se souviendront de la tentative de dilution du vote nationaliste par le pouvoir colonial, il y a 55 ans, dans un scrutin communal à courte vue. Le peuple burundais avait mis les choses au point quelques mois plus tard en votant massivement pour le parti le plus indépendantiste. Bien sûr aujourd’hui il ne s’agit plus d’indépendance, mais d’une certaine façon encore de notre souveraineté, qui doit plus que jamais s’incarner dans notre démocratie parlementaire.
L’article bien redige, professionnel et non partisan. Mobilisons les gens de se preparer pour les elections, le seul chemin qu’on a choisi pour faire le changement non la rue, puisque cette derniere n’apporte pas une solution durable. Que Dieu protege le Burundi et transforme les coeurs des mechants .
Quan vous avez a faire a une CENI de Ndayicariye et le CNDD FDD, il ne faut pas seulement faire campagne et voter. Il faudra peut-etre arreter des strategies connues et surprises pour bloquer la tricherie lors du vote, du comptage, du transport, de la compilation et de la proclamation des resultats. Ce qui s’est passe en 2010 ne devrait pas se repeter. Sans doutes que des Imbonerakure seront au rendez-vous pour changer les urnes ou menacer.
Cher Audace Girukuri, merci !
Eh voilà c’est un bon constat que vous posez. Vous en avez aussi la réponse . Mettez la CENI sous pression , elle doit pouvoir y apporter les précisions nécessaires . Mais comme on sait que cette CENI est une branche du CNDD-FDD , je suis assez optimiste quant à la qualité de la réponse .
Je vous fécilite déjà pour la qualité du travail que vous accomplirez au cours de ces journées de souveraineté comme vous le signalez si bien . Mais mon envie est aussi forte pour dire que les prochaines élections seront véritablement des journées d’indépendance . L’indépendance face à la betise et la cupidité de ceux qui nous dirigent .