Mahal, 2017 est le titre de cette œuvre primée dimanche 11 mars aux Philippines. C’était lors des cérémonies organisées par le ’’Sinag Maynila Film Festival’’, édition 2018.
Le monde du cinéma burundais peut être fier du réalisateur Hussein Butoyi. Le prix décroché dans la capitale de cet archipel du Sud-Est asiatique, avec ses deux collègues originaires de ces îles du Pacifique, Janine Santos et Mari Jeanie Derolli, est une preuve que le travail et la passion finissent par payer.
Les trois auteurs de ce documentaire sont tous étudiants en Belgique à l’Université catholique de Louvain. Outre leurs activités académiques, ce trio, lauréat du prix du meilleur documentaire possède un dénominateur commun : leur amour pour le film.
«Les deux étudiantes philippines adorent le montage et la réalisation. Elles collaborent avec ’’Cactus’’, une maison de production basée à Manille», témoignent Hussein Butoyi, réalisateur, un passionné de la prise d’images. «J’étais DOP (Director of photography) pour ce film. Et ’’Cactus’’ a collaboré avec ma petite entreprise de production, ’’Isanamu Motion’’ pour ce documentaire primé».
Pour Hussein Butoyi, ce prix obtenu est un honneur pour le Burundi, c’est une preuve que les ‘’apprentis réalisateurs’’ traités de ’’stagiaires’’ par ’’certains aînés’’, peuvent faire des merveilles, jouer dans la cour des grands.
«Les petits stagiaires sont devenus grands ! Ce festival du film est ouvert, ce n’est pas une chasse gardée des Philippins. La concurrence était rude avec notamment des films bien faits de grands réalisateurs français, australiens, et d’autres venus des quatre coins du globe», fait-il remarquer.
Synopsis
«Nous sommes fiers du travail accompli. Le film parle de l’identité, du choc culturel des étudiants étrangers partis pour les études en Europe ou en Amérique ».
C’est l’histoire d’une jeune fille qui décide de partir pour l’Europe afin de faire ses études. Avant cela, elle est obligée de faire un choix : céder aux avances de son bien-aimé qui veut à tout prix la prendre pour épouse ou poursuivre ses études.
Dans ce documentaire, la jeune étudiante écrit beaucoup de lettres à son fiancé. On entend sa voix, elle raconte ses déceptions, son apprentissage des nouvelles mœurs, de nouvelles habitudes, les incompréhensions, les contradictions qu’elle vit.
Elle relate comment elle est choquée par certains comportements des gens, comment ces derniers la traitent. «Le jury a aimé notre documentaire».
Ce réalisateur burundais confie que ce prix obtenu à Manille est un catalyseur : «C’est un grand pas, c’est une source d’inspiration. Cela motive, donne de l’espoir, de la force de continuer, de voir grand. Je ne compte pas avec mes collègues m’en arrêter là. Nous avons d’autres projets.»
Parmi les juges de ce Festival du film, figurait Brillante Mendoza, grand réalisateur philippin, lauréat du Prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2009.