Mardi 16 juillet 2024

Archives

« Humura » où es-tu ?

10/09/2011 Commentaires fermés sur « Humura » où es-tu ?

« L’existence d’un leader se constate plus souvent qu’elle ne se proclame.» (Lionel Jospin)

On raconte que dans la tradition burundaise, lorsque la foudre frappait un troupeau, le pasteur se levait et, debout au milieu de ses vaches groggy, tétanisées, d’une voix forte lançait : « Humura! » Il se mettait alors à parler à ses vaches, à les rassurer, bref, à leur dire je suis là, moi votre pasteur. Tout va bien ! « Humura », est un mot profond qui signifie : n’ayez pas peur, restez debout,…Et Jésus, (que l’on prie beaucoup par ici) disait « Nolite timere, Ego sum»! Ndi hano !Toujours cette présence du chef.

Depuis quelques temps, des citoyens sont tués, au grand jour, de manière atroce. Les Burundais assistent, décomptent les morts. On parle même de liste de la mort. A quelques voix près d’une poignée de militants des droits de l’homme, et des médias impuissants, une étrange apathie semble frapper les citoyens résignés. Face à ce déchaînement de la violence, les Burundais sont léthargiques, sans ressort, groggy, comme les vaches frappées par la foudre.

C’est dans les moments de peur que les leaders se révèlent. Il n’y a pas longtemps, après la double attaque qui a fait 76 morts en Norvège, le Premier ministre Jens Stoltenberg est allé devant son peuple. Stoltenberg a tout de suite trouvé les mots justes que ses compatriotes traumatisés voulaient entendre. Le monde entier a salué sa gestion de la crise et le discours rassurant apporté au peuple. Je ne sais pas comment il a dit « Humura » en norvégien. Aujourd’hui, les Burundais nous avons tellement besoin d’entendre une parole forte, une voix qui nous dirait : « Humura ! » Mais…

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 3 300 users online