Au moment où s’ouvre, ce lundi 29 octobre, ce grand-rendez vous pour le Burundi, Human Rights Watch (HRW) appelle le gouvernement burundais et les bailleurs de fonds de s’engager en faveur de réformes durables pour plus de respect des droits de l’Homme.
Selon Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de cette ONG internationale de défense des droits humains, cette conférence offre une occasion au gouvernement burundais et ses partenaires de prendre des engagements concrets en faveur de la protection des droits humains et de se mettre d’accord sur leur mise en œuvre.
D’après lui, il faut donner une priorité aux questions relatives aux droits humains dans cette conférence centrée essentiellement sur le financement du CSLPII (Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté 2ème génération).
Dans ses axes, cette feuille de route définit des engagements du gouvernement burundais en faveur des droits humains, tels que le renforcement de l’état de droit, la consolidation de la bonne gouvernance, le renforcement de l’indépendance de la magistrature et la garantie d’une justice pour tous.
Avant l’argent, penser aux droits de l’Homme…
Ce document stratégique affirme, en outre, que les violations des droits humains comme les tortures, les assassinats et les viols doivent cesser sans délai. Human Rights Watch demande aux participants à cette conférence de se pencher sur des causes persistantes de préoccupation relatives, notamment, aux assassinats politiques, aux menaces pesant contre les militants de la société civile et les journalistes, et au processus de Justice transitionnelle.
Pour cette ONG internationale de défense des droits humains, l’impunité des auteurs des violences politiques de 2010 et 2011 demeure un grave problème. « La violence politique a diminué en 2012 mais dans la grande majorité des cas, les personnes responsables de ces violences n’ont pas été traduites en justice. Une commission d’enquête mise sur pied par le Procureur général de la République, en juin 2012, a permis d’effectuer un petit nombre d’arrestations, mais il reste encore beaucoup à faire », fait savoir Human Rights Watch.
L’ONG ajoute que « les bailleurs de fonds qui participent à la conférence de Genève devraient exhorter le gouvernement burundais à mettre fin à l’impunité en s’assurant que les personnes responsables d’assassinats politiques et d’autres violations des droits humains sont identifiées et poursuivies en justice ».
… et au projet de loi sur la presse
Human Rights Watch signale également que les organisations de la société civile et les journalistes sont souvent l’objet de menaces et d’actes d’intimidation de la part de certaines autorités du gouvernement et des services de renseignement.
HRW indique que les partenaires du Burundi devraient également demander que les projets de loi sur la presse et sur les réunions publiques soient amendés afin que ces lois ne puissent pas être utilisées pour imposer des restrictions aux libertés fondamentales. Human Rights Watch appelle Bujumbura à cesser d’intimider ou de faire obstacle au travail des journalistes et des militants des droits de l’Homme. « Le gouvernement burundais a promis, à plusieurs reprises, de mettre un terme aux violations des droits humains, mais il y a un gouffre entre rhétorique et réalité. Le Burundi a enregistré des progrès dans certains domaines mais qui sont remis en cause par la persistance d’abus, en particulier par l’absence de justice », a conclu Daniel Bekele.