«Des opposants sont menacés, emprisonnés et tués», lit-on dans le rapport de l’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, sorti ce mardi 17 avril sur l’état des droits humains au Burundi.
Selon cette organisation, des Burundais «soupçonnés» d’être contre le référendum sont malmenés. Elle dénonce des arrestations, des passages à tabac entraînant parfois la mort, etc. «19 cas d’abus ont été commis depuis le 12 décembre dernier».
La responsabilité de ces exactions est attribuée notamment à la police et aux Imbonerakure, jeunes affiliés au parti au pouvoir. Human Rights Watch souligne que ces derniers ne sont «pas juridiquement habilités» à arrêter des gens. Elle s’inquiète de l’ampleur de ces bavures : «Il n’y a guère de doute que le référendum sera accompagné de nouveaux abus».
Cette organisation recommande aux autorités « d’ordonner immédiatement» l’arrêt des intimidations et d’enquêter sur les crimes documentés. En outre, «la police devrait démanteler les barrières routières illégales érigées par les Imbonerakure».
«C’est un rapport mensonger ne visant qu’à ternir l’image du pays », réagit Alain-Guillaume Bunyoni, ministre burundais de la Sécurité publique. De tels rapports veulent mettre à mal la souveraineté du Burundi. «Leurs auteurs cherchent à inciter la Communauté internationale à prendre des mesures contraignantes».
Le ministre de la Sécurité publique parle d’un montage. «D’où tirent-ils ces informations ?» Pour lui, si des gens battent campagne avant le temps, c’est normal qu’ils soient sanctionnés. «Qu’ils ne disent pas qu’ils sont malmenés. Chaque étape est réglementée». En outre, ceux qui commettent des crimes ne doivent pas brandir leur casquette politique.
La campagne référendaire est prévue à partir du 1er mai prochain. Le jour du vote pour ou contre la révision du projet constitutionnel est au 17 mai.