Arrêtés ce mardi 22 octobre à Musigati, ces reporters ont passé leur deuxième nuit au cachot du commissariat de police à Bubanza. Human right Watch demande leur libération dans un communiqué sorti ce mercredi 23 octobre 2019.
Cette organisation se dit inquiète de la situation de la liberté de la presse prévalant au Burundi. «Les autorités devraient libérer immédiatement et sans condition les quatre journalistes et leur chauffeur arrêtés le 22 octobre 2019 à Musigati alors qu’ils étaient en reportage pour le journal Iwacu dans la province de Bubanza », peut-on lire dans ce communiqué.
L’organisation rappelle que ces journalistes avaient informé les autorités de leur intention de se déplacer dans cette région pour rendre compte des affrontements qui ont éclaté entre les forces de sécurité burundaises et un groupe d’assaillants.
« Les journalistes jouent un rôle essentiel en faisant la lumière sur les questions qui touchent à l’intérêt général et ne devraient pas être poursuivis pour le travail qu’ils accomplissent en toute légitimité », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
Et d’ajouter « Les autorités devraient inverser la tendance actuelle de répression contre la liberté de la presse et, dans un premier temps, libérer sans attendre ces journalistes et leur chauffeur arrêtés alors qu’ils faisaient leur travail ».
Pour Human Rights Watch, il est très préoccupant de constater que le gouvernement continue sa répression des médias et empêche les journalistes de faire leur travail à l’approche des élections de 2020.
Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi – et Adolph Masabarakiza, leur chauffeur ont été arrêtés à Musigati vers 13 heures. Le 23 octobre, ils ont été interrogés par un officier de police judiciaire en présence de leur avocat. Aucune charge ne pèse contre ces journalistes.
Les pressions exercées par le gouvernement sur les médias se sont récemment accrues par la suspension VOA en mai 2018 et le retrait de licence d’exploitation de la BBC par le Conseil national de la communication, CNC. HRW parte de mesures draconiennes.