Pour la sortie de son premier livre, Amour, confiance et déceptions, Huguette Nkurunziza était l’invitée ce jeudi 11 août du café-littéraire Samandari. Soirée détendue, rires à tout bout de champ,… Iwacu y était.
En apparence, elle a l’air d’une jeune fille plutôt sage, réservée. Mais quand elle commence à parler, l’on sent que la jeune fille de 18 ans laisse transparaître le besoin pressant palpable de se définir, avec les mots. L’on devine de la même façon, le combat intérieur qu’elle a dû opérer entre » un moi » qui ne veut que s’exprimer, pris entre les mailles de la culture burundaise, qui consacre la pudeur, et l’appel de l’artiste, qui » va toujours vers un dénudement » rappelle Jean-Marie, ancien professeur de français.
Élève en Lettres Moderne au lycée Sainte-Thérése à Gitega, celle qui annonce avoir dans ses tiroirs un manuscrit qui n’attend que d’être publié raconte le pourquoi de son engagement dans l’écriture : « J’ai écrit ce livre par besoin de me décharger, de me délester d’un poids accablant. Ce livre est une thérapie », avoue la jeune romancière. Une autobiographie qui relate une enfance difficile après la crise de 1993 : une mère infirmière souvent absente, une sœur occupée à plein temps à sortir avec les garçons, des discriminations ethniques au lycée et le comble… sa rupture avec son petit ami, l’élégant Armando. Puis finalement l’espoir qui ressurgit sous les traits de Colombe, une amie qui lui donne l’affection qu’elle a manquée…, bref « un parcours normal, banal de tout burundais », lance Christian, un invité régulier du Samandari, un rien désabusé.
Les participants à cette soirée du Samandari auront bon vouloir expliquer à l’invitée que les raisons qui l’ont poussée à se séparer d’Armando (qui est en fait tombé dans un traquenard à messages par téléphone envoyés par … Huguette!) étaient injustes, résistance! Et elle n’en démord pas : » Il ne fallait pas qu’il [Armando] réponde à ces sms alors qu’il ne connaissait même pas l’auteure! « , explique Mlle Nkurunziza.
Roman à l’eau-de-rose, un tantinet fleur bleue, Huguette a dans {Amour, confiance et déceptions} la sincérité des premiers émois, la profondeur juvénile d’une jeune première. Et elle n’en est pas gênée, d’exposer ainsi sa vie privée et celle de sa famille : « Mon but en écrivant ce livre, était de le montrer à mes proches justement pour leur donner mon ressenti. Je sais que c’est tabou dans nos coutumes mais ma famille est de nouveau unie et c’est tout ce qui importe. »
Pour preuve, c’est le père de famille qui se chargera de publier l’œuvre de « sa fille bien aimée. » Œuvre par contre snobée par différentes bibliothèques, dont celle du CJK (Centre jeunes de Kamenge), l’IFB (Institut Français de Bujumbura) et même l’université du Burundi, d’après un ami d’Huguette. Comme contre-publicité, il n’y a pas mieux. D’autant que la raison est encore inexpliquée.
En attendant, son premier livre est en vente au domicile des parents ! Pour l’adresse, veuillez envoyer un email à : {[email protected]}. Ou [se le procurer en ligne.->http://www.edilivre.com/amour-confiance-deceptions-nkurunziza-huguette.html]