Dans sa sortie médiatique de ce lundi 12 octobre, l’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch indique que les poursuites contre l’ancien député Fabien Banciryanino remettent en question les espoirs de réforme au Burundi.
HRW appelle les autorités burundaises à ’’mettre fin à toutes les accusations pénales et détentions abusives’’. « L’espoir de voir un nouveau président renverser le cycle répressif au Burundi semble de plus en plus mince », se désole cette ONG.
Selon HRW, la décision des autorités judiciaires burundaises de poursuivre cet ancien membre du parlement indépendant, connu pour être un fervent défenseur des droits humains, ’’vient s’ajouter à une série de signes préoccupants’’.
Cet ancien député élu dans la circonscription de Bubanza est mis en examen pour atteinte à la sécurité de l’État, dénonciation calomnieuse et rébellion.
Le 2 octobre, un fonctionnaire administratif local et une dizaine de policiers ont mis fin à une conférence de presse au domicile de Fabien Banciryanino à Bujumbura. Ils lui ont ordonné de se présenter à un centre de détention de la police connu sous le nom de Bureau spécial de recherche.
Le 8 octobre, un juge de la Cour d’appel de Ntahangwa a rejeté sa demande de libération provisoire et l’a officiellement placé en état d’arrestation. Il a été transféré à Mpimba, la prison centrale de Bujumbura. Selon HRW, « cet ancien député aurait été contraint de rester sous le soleil pendant au moins une heure en dépit de sa santé fragile, en guise de ’’punition’’ ».
En février, Fabien Banciryanino a voté contre une loi qui visait à donner au président de l’époque Pierre Nkurunziza le titre officiel de « Guide suprême du patriotisme ». Il s’est inscrit en faux contre ce projet de loi.
Le 7 octobre, poursuit HRW, l’ancien député Fabien Banciryanino a adressé un courrier à la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) avançant qu’il était poursuivi pour ses prises de parole au Parlement protégées par la Constitution.
Selon cette ONG de défense des droits de l’Homme, les procureurs devraient présenter des preuves irréfutables reliant les actes ou les déclarations de Fabien Banciryanino aux accusations graves dont il fait l’objet et justifiant sa détention ou devraient le libérer sans condition.
Dans le cas contraire, fait-elle remarquer, cette arrestation enverra un message délibérément glaçant aux politiciens tous azimuts. Pour Human Rights Watch, l’arrestation de Fabien Banciryanino montre de manière saisissante le prix à payer lorsque l’on dénonce les abus au Burundi.