Lundi 25 novembre 2024

Politique

HRW : « Le référendum qui s’annonce sera accompagné de nouveaux abus »

24/04/2018 Commentaires fermés sur HRW : « Le référendum qui s’annonce sera accompagné de nouveaux abus »
HRW : « Le référendum qui s’annonce sera accompagné de nouveaux abus »
Pierre Célestin Ndikumana : « Le communiqué dit vrai. »

Human Right Watch dénonce le harcèlement des opposants à l’approche du référendum. L’opposition salue le communiqué tandis que le gouvernement le balaie du revers de la main.

« Les forces gouvernementales du Burundi, ainsi que des membres du parti au pouvoir, ont tué, passé à tabac ou intimidé des citoyens perçus comme étant des opposants à un référendum constitutionnel prévu pour le 17 mai 2018 », peut-on lire dans un communiqué de Human Right Watch (HRW), sorti le 17 avril.

Les plus ciblés seraient les membres de la coalition « Amizero y’Abarundi, les anciens du FNL d’Agathon Rwasa. Pour s’assurer que le résultat du vote soit favorable au parti au pouvoir, HRW observe que « des agents de l’Etat et des Imbonerakure recourent à des tactiques d’intimidation et à la répression ».

Les opposants applaudissent. « Le communiqué dit vrai », assure Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire « Amizero y’Abarundi ». Et d’ajouter que dans tous les points cardinaux du pays, leurs militants sont persécutés au vu et au su des autorités. Et ce au motif de soupçons qu’ils sont partisans du « non » pour le référendum. « Dans certains coins, ils sont interdits de se déplacer voire d’aller se faire soigner », s’indigne le député Ndikumana. Il soutient que ceux qui ne veulent pas reconnaître qu’ils sont réprimés sont animés d’intentions inavouables.

Pour l’heure, cette ONG internationale est pessimiste pour la suite du processus référendaire. «Il n’y a guère de doute que le référendum qui s’annonce sera accompagné de nouveaux abus » a déclaré Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human right Watch. Cette dernière déplore, en outre, l’impunité qui prend le dessus sur les exactions. « Des responsables burundais et des Imbonerakure commettent des violences avec une impunité quasi totale afin de permettre au président de renforcer son emprise sur le pouvoir ».

« La police joue son rôle »

« On n’a pas de temps à perdre pour commenter ce communiqué », a réagi Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement. Pour lui, en le publiant, cette organisation veut distraire l’opinion publique. L’Etat du Burundi, insiste-t-il, a déjà démasqué les visées de cette ONG.

Pour que la situation jugée « inquiétante » se dissipe, HRW recommande au système judiciaire burundais d’enquêter sur les crimes documentés et de poursuivre leurs auteurs. Le gouvernement devrait aussi ordonner immédiatement et publiquement aux responsables et aux membres des Imbonerakure de cesser d’intimider, de passer à tabac, d’arrêter illégalement et de maltraiter les gens. « Il devra également demander à la police de démanteler les barrages routiers illégaux dressées par les Imbonerakure ».

Quant à la police, le ministre de la Sécurité publique, Alain-Guillaume Bunyoni, a assuré qu’elle fait respecter convenablement les droits et libertés individuelles. « Que celui qui est agressé ait le courage spontané de porter plainte ». Il a réaffirmé que les militants des partis politiques qui vont faire campagne, avant les échéances prévues par la loi, seront sanctionnés. Il n’a pas manqué de s’insurger contre les rapports d’ONG internationales. Le ministre estime qu’ils viennent accabler injustement le Burundi.

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