Sur son compte Twitter, Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch fait savoir que la réduction à un an de la peine de 32 ans de Germain Rukuki laisse un sentiment mitigé. « Bien sûr, il ne devrait pas passer une minute de plus en prison. Un système judiciaire vraiment juste et impartial aurait dû l’acquitter de toutes les charges et ordonner qu’il reçoive une compensation pour le temps passé injustement en prison »,
THREAD 1/ #Burundi : la réduction à un an de la peine de 32 ans de Germain Rukuki laisse un sentiment mitigé: bien sûr, il ne devrait pas passer une minute de plus en prison et chez @hrw_fr nous nous réjouissons de sa libération. Mais…https://t.co/8dr2bA4NeK
— Lewis Mudge (@LewisMudge) June 21, 2021
Lewis Mudge s’indigne : « Au lieu de cela, il semble que les défenseurs des droits de l’Homme soient utilisés comme des pions par le gouvernement et qu’il faille se réjouir lorsqu’ils ne reçoivent ’’que’’ des peines réduites plus des amendes exorbitantes pour leur travail légitime alors que d’autres sont encore en danger ou en exil ».
Satisfecit tout de même : « Nous nous réjouissons de sa libération », projette cette organisation de défense des droits de l’Homme qui suit de près la situation prévalant au Burundi.
Les avocats de Germain Rukuki estiment que leur client devrait être libéré, d’autant plus qu’il venait de passer plus de trois ans derrière les barreaux. La peine de cet activiste des droits de l’Homme a été revue à une année de prison et 50 mille BIF d’amende.
C’est un jugement rendu ce lundi 21 juin par la Cour d’appel de Ntahangwa. Cette dernière avait mis en délibéré le dossier et avait pris un retard de 2 mois. « Si rien ne change, Rukuki va directement sortir de la prison parce qu’il est emprisonné depuis 2016. Il a donc purgé sa peine », signale sa défense.
Par sa décision, la Cour Suprême avait demandé qu’il y ait un nouvel examen du dossier, Germain Rukuki avait été condamné sans être entendu en audience publique par les juges.
Il avait été condamné à 32 ans de prison pour les infractions de participation à la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015, de rébellion, d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et de participation aux manifestations d’avril et mai.
Au moment de son arrestation, Germain Rukuki travaillait pour l’association des juristes catholiques du Burundi (AJCB). Il avait auparavant travaillé pour le compte d’ACAT Burundi (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) avant sa suspension en 2016 puis sa radiation en 2017. Ce père de famille était président de l’Association Njabutsa Tujane.