L’argent issu de la vente du carburant offert par le Japon au Burundi devait construire un nouveau local du CHUK (hôpital Roi Khaled) pour désengorger la maternité et la pédiatrie. Mais la 2ème vice-présidence affecte la somme à la construction d’un nouveau centre hospitalo- universitaire à Gitega…
La recette issue de la vente du « carburant don japonais » s’élève à 7.528.208.032 Fbu. Les autorités compétentes ont proposé que ce montant soit utilisé pour financer un projet d’extension du Centre Hospitalo- Universitaire de Kamenge (CHUK). » C’est le ministre des Relations extérieures, Augustin Nsanze, qui écrit à celui des travaux publics, Saïdi Kibeya, le 25 avril 2011, et précise : « Non pas en termes d’études de faisabilité ou de travaux de réhabilitation pour le centre existant, mais dans le sens de la construction d’un bâtiment dont le coût serait l’équivalent de ce montant. »
Pourtant, le 9 mai, Gabriel Toyi, chef de cabinet à la 2ème vice-présidence écrit au ministre des Relations Extérieures : « Je voudrais vous informer que le lieu proposé par les hautes autorités du pays pour la construction d’un Centre Hospitalo- Universitaire est la ville de Gitega. » il mentionne que le contenu de la présente annule et remplace donc toutes les propositions antérieures d’affectation de cette recette à la réhabilitation ou à l’extension du CHUK.
Interrogé par Iwacu pour des précisions, Gabriel Toyi a répondu : « Les médias devraient éviter de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, elles ne les concernent pas. » Or, l’article 18 du Code de Déontologie de la Presse Burundaise est clair : « Le journaliste, dans l’exercice de sa profession, a accès à toutes les sources d’information et a le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. »
Selon la ministre de la Santé Publique, le CHUK relève du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le chef de cabinet dans ce ministère, à son tour, dit qu’ils ont n’ont pas de commentaire puisque la mesure a été prise par une instance supérieure.
Décision très mal accueillie au CHUK…
Selon Dr Pontien Ndabashinze, directeur du CHUK, cet hôpital est débordé dans les services de maternité et de pédiatrie : « Des mères accouchent dans les couloirs de l’hôpital faute de lits. » Il reste optimiste : « Comme les autorités de ce pays savent déjà que notre hôpital est déjà débordé, je crois qu’ils vont prévoir rapidement un autre financement pour l’extension. »
Même son de cloche au Syndicat National du personnel Paramédical (SYNAPA). Selon Aloys Niyungeko, son président, avec la mesure de gratuité de soins de santé pour les mères qui accouchent et les enfants de moins de 5 ans, l’effectif des hospitalisés est passé du simple au triple. Pour lui, actuellement, les chambres qui comptaient deux lits en comptent trois.
[[Un centre hospitalo-universitaire pour la faculté de Médecine
Un centre hospitalo- universitaire est construit près d’une faculté de médecine pour faciliter les stages des futurs médecins. A Gitega il n’y a pas de faculté de médecine. Les étudiants, vont-ils étudier et loger à Bujumbura et effectuer des stages à Gitega ? Puisque ces derniers sont effectués régulièrement depuis la 3ème année de Médecine. Pourquoi le chef de cabinet à la 2ème vice-présidence n’a pas indiqué le motif du changement de projet ?
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