Vétusté des infrastructures, factures impayées avoisinant les 300 millions de Fbu, insalubrité, manque d’eau potable… sont les principaux défis auxquels fait face l’hôpital de Kayanza. La direction pense à des mesures contraignantes pour les mauvais payeurs.
C’est derrière l’habitation de l’ex-président Domitien Ndayizeye, à une centaine de mètres du marché de Kayanza en chantier, devant l’Ecole Technique de Kayanza que l’hôpital de Kayanza se trouve. De couleur verte et en grands caractères, l’on peut lire à son unique entrée : « BIENVENUE A L’HOPITAL DE KAYANZA ». Une petite cour sépare le bureau administratif et les bureaux du reste du personnel ainsi que les différentes infrastructures dont certaines sont couvertes en tuiles, d’autres par des plaques ondulées. Il est 8 heures. Les médecins s’apprêtent à passer aux visites matinales. Des patients font la queue devant leurs cabinets.
A l’intérieur de l’hôpital, la propreté laisse à désirer, suite à un manque criant d’eau à Kayanza. Certaines toilettes sont hors d’usage. Une odeur nauséabonde s’en dégage. Manifestement, les patients sont pour la plupart pauvres. Les salles d’hospitalisation, surtout la maternité et la pédiatrie, sont saturées.
Des dettes
Les débiteurs de l’hôpital de Kayanza n’honorent pas régulièrement leurs engagements. Son directeur cite directement les policiers et les militaires. Depuis 2009, aucune facture des militaires n’a été payée, tandis que, depuis 2006, les factures des policiers restent impayées. Les deux corps totalisent plus de 15.000.000Fbu. Il évoque aussi le cas de la nouvelle carte d’assurance maladie (CAM) : depuis 2012 jusqu’en décembre 2013, la dette atteint 64.649.580 Fbu. Et pour la période 2006-2012, (ancienne CAM) les impayées étaient de 365.373.258 Fbu. Très récemment, précise-t-il, 150.000.000 Fbu ont été payés. Il reste donc plus de 200.000.000Fbu d’arriérés. Dr Gervais Manirakiza, sans préciser les chiffres, signale aussi que les factures des indigents devaient être payées par le ministère de la Solidarité. Pour le paiement des soins de santé du personnel, le ticket modérateur de 20% doit être payé par l’Etat comme convenu en 2009 avec les associations du personnel de la santé).
A cet égard, Dr Manirakiza affirme que même s’il y a parfois des retards, l’Etat essaie de respecter les échéances. Parmi les mauvais payeurs, il faut ajouter des malades insolvables qui, pour la plupart, s’évadent. D’autres préfèrent compter sur des bienfaiteurs. C’est le cas d’Anatolie, une trentaine. Après son hospitalisation, elle indique que sa facture est de 80.000Fbu, alors que depuis sa naissance, elle n’a jamais touché 20.000Fbu. Le directeur précise qu’avant la construction de la clôture, beaucoup se sont enfuis sans payer les soins de santé.
Quid des dépenses ?
Le directeur de l’hôpital de Kayanza estime que les dépenses ne sont pas exorbitantes. Les dépenses mensuelles oscillent entre 45.000.000 Fbu et 50.000.000Fbu, tandis que les créances se situent entre 50.000.000Fbu et 60.000.000Fbu. Comme l’hôpital a une autonomie de gestion, explique-t-il, presque toutes les recettes sont consommées. Il a tout juste le nécessaire pour fonctionner.
L’équipement reste insuffisant
Suite à une grande affluence de la population, les lits, les matelas… restent insuffisants à l’hôpital Kayanza. Construit en 1965 et devenu hôpital en 1968, il ne comptait que 80 lits. Au fil du temps, il s’est équipé d’une vingtaine de lits avec l’aide de bienfaiteurs allemands. Du matériel chirurgical et une radiographie sont offerts en 1986 et une extension de la maternité et de la pédiatrie a eu lieue. Selon Dr Manirakiza, l’hôpital de Kayanza compte aujourd’hui 185 lits, ce qui fait que deux ou trois enfants sont condamnés à dormir sur un même lit. Dans la maternité, deux femmes partagent un même lit, et les gardes-malades se débrouillent.
Mensuellement, précise-t-il, entre 75 et 80 enfants sont alités, tandis que les femmes sont plus de 70. Sa capacité d’accueil est largement dépassée (150%), pour les femmes et les enfants.
Pour Dr Manirakiza, les conséquences sont néfastes. Il mentionne, par exemple, que les contaminations sont fréquentes : la diarrhée, la tuberculose, etc. Les infrastructures sont insuffisantes.
Des mesures contraignantes pour bientôt
Pour inciter certaines institutions à s’acquitter de leurs dettes, le directeur de l’hôpital Kayanza avertit : « Des mesures contraignantes seront bientôt prises ». Il lance un appel, entre autres, aux ministères de la Défense nationale et de la Sécurité publique de payer les factures de leurs fonctionnaires. Idem pour le ministère de la Solidarité. « Si rien n’est fait dans l’urgence, certaines activités risquent d’être paralysées comme l’approvisionnement en médicaments. Et l’hôpital doit toujours compter sur l’aide des bienfaiteurs. » Dr Gervais Manirakiza fait savoir qu’en2012, l’hôpital était sur le point de ne pas pouvoir payer son personnel, tous ses débiteurs ayant enregistré un retard dans le payement des factures.
Cet hôpital couvre quatre communes : Kayanza, Muruta, Kabarore et Gatara, toutes de la province Kayanza, une partie de la commune Busiga en province Ngozi et une autre de la commune Bukinanyana en province Cibitoke.
Les services offerts sont : la chirurgie, des examens de laboratoire, les consultations, l’hospitalisation, la pédiatrie, la néonatologie, la médecine interne, un centre d’accueil des enfants souffrant de la malnutrition, la radiographie, etc. Signalons que quatre docteurs sont rémunérés par le gouvernement, un autre par l’hôpital, et la présence de deux généralistes cubains.
Mu Kayanza niho Ministre Nduwimana hamwe na Piyo Ntavyohanyuma bavuka none bigenda gute ngo hatebe hanuke kandi impande yaho i Ngozi tubona vyose ari bishasha bisharamye gusa ??? None Eduard nduwimana nugukubura mumigambwe yabandi gusa mugihe aho avuka hahevye hakaba igisaka ??? Uwuranvye arabone
Pauvre pays! Hanyuma ngo DD yarazanye amajambere mu Burundi !!!