Par Frédéric Bamvuginyumvira, ancien Vice-Président du Burundi
Dès l’annonce de la disparition de mon professeur Venant Bamboneyeho, laisse-moi parodier André Chénier en disant, il a vécu Venant le sage universitaire. Cet euphémisme cache mal mon sentiment de désapprobation de la disparition de cette sommité au moment où le pays en avait encore plus besoin.
Autant le monde humain s’est construit avec des Philosophes des Lumières, autant il dégénère avec la disparition de ces lumières qui militaient pour que l’Humanité s’humanise davantage en le sortant de l’obscurantisme qui le noyait pendant des siècles entiers.
J’avais perçu en Venant Bamboneyeho une propagation et une extension de cette lumière dans les milieux universitaires de mon temps et par-là dans les milieux intellectuels burundais en général.
J’ai eu l’occasion de le côtoyer dans d’autres cadres de réflexion où sa pensée perçait et orientait les débats sans coup férir vers ce qui était juste et parfait. Son cours de Littérature qu’il nous dispensait les après-midi alors qu’il faisait très chaud à Bujumbura ne nous écrasait pas comme les autres, car il savait, dans son sourire et dans son calme olympien, faire passer son savoir en apparence indigeste. C’était un génie littéraire et fin pédagogue adulé dans le milieu universitaire de Bujumbura.
L’autorité publique avait aussi identifié cet intellectuel hors pair en le nommant Secrétaire général du Gouvernement, une tâche qui nécessite un esprit de synthèse pour résumer toutes les idées des Conseils des ministres et en garantir le suivi. Toujours pour mettre à profit cet esprit organisateur rare, l’autorité nomme Venant Bamboneyeho Recteur de l’Université du Burundi, un rôle de coordination de ces intellectuels bouillonnant pour que toute l’Université fonctionne avec efficience et rentabilité évidente.
Venant Bamboneyeho, dans toute sa vie active, a milité également pour la paix juste ainsi qu’en témoigne la création et l’animation de la Ligue SONERA au moment où l’effervescence politique du fait du multipartisme allait requérir plus de tolérance entre Burundais aux idées aussi bien divergentes que contradictoires, la fondation de AC-CIRIMOSO, au lendemain de la catastrophe qui s’est abattue sur le pays en 1993, etc.
Venant Bamboneyeho est une étoile qui a eu son temps de rayonner et son impact est sans appel à lire les différentes hommages de ses collègues, de ses étudiants, mais la nature l’a dit : « Il a vécu Venant, le sage universitaire ». Hélas, l’étoile s’éteint !
Monsieur le Professeur, nous qui avons suivi vos enseignements déclarons que vous n’êtes pas mort, car nous vous promettons de poursuivre votre idéal intellectuel et social pour que le Burundi ait un visage plus humain qu’il ne l’a.
Cher Professeur et frère, repose en paix, que Dieu ait votre âme et lui accorde le repos mérité après tant de combats dignes. Votre souvenir en nous luira à tout jamais comme un ostensoir.
Votre Etudiant BAMVUGINYUMVIRA Frédéric
Ici, je m adresse a Mr BAMVUGINYUMVIRA : Je tombe, litteralement, a la renverse….!!! 10/10 pour votre » francais « . On voit vraiment la difference entre les » francophones d hier » et ceux « d aujourdhui « . Des ambassadeurs ( drices)
a l anglais mal fagote aux Provinciaux avec un accent type college communal, en descendant aux » mustanteri » qui, litteralement, massacrent le peu de francais qui nous restent, tout le monde s en donne a coeur joie, le plus important, ladies and gentlemen, SAVOIR comment gufatinswa…!!!! et hop, camarades, machine toute, voile dehors, le bout du » 2040, 2060″ visible a l horizon….je vous salue, marins sans bousole. Amen.
Merci Monsieur L’Ancien Vice-Président. Reconnaître ce qui est vous honore. C’est aujourd’hui rare chez nous peut-être ?