« Dans toute maison où je serai appelé, je n’entrerai que pour le bien des malades. » Cet extrait du serment d’Hippocrate « échappe » à certains praticiens du corps soignant. Iwacu a mené une enquête en rapport avec le traitement des patients dans les hôpitaux publics. Le résultat n’est pas brillant…Maltraitance, négligences médicales, lenteurs, attitudes peu avenantes. La liste des plaintes est longue comme le sanglot d’un mourant.
« Ma sœur ne serait pas morte si elle avait eu l’attention du personnel soignant. Alors qu’elle avait besoin d’une transfusion sanguine depuis 6 heures, ce n’est qu’à 14 heures qu’on nous a annoncé qu’il n’y avait plus de sang dans les stocks ». Un témoignage accablant d’un jeune homme qui a perdu sa sœur dans un hôpital public. Des patients se plaignent aussi du manque de compassion, d’empathie. La réponse d’une infirmière à un patient qui criait qu’il allait mourir suite à la souffrance a causé l’émoi : « Les morts, on les voit souvent ici, alors calme-toi. » D’autres dénoncent des erreurs terribles, de véritables tragédies notamment des amputations par erreur, des instruments oubliés dans le ventre d’un patient…
Une question qui hante plus d’un : Faut-il au Burundi une loi qui punit les responsables des victimes de ces manquements, comme le demandent certains syndicats ?
Le personnel médical doit être humain. Le patient dépend de lui pour le diagnostic, le traitement, les soins. La moindre ajoute à la souffrance, à la maladie si elle provient d’une négligence, d’un manque de considération, d’une agressivité de soignants lui fait souffrir terriblement. Le corps soignant devrait se rendre compte aussi que la plus petite erreur ou la moindre négligence peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles, sur les patients.
Le public doit comprendre, de son côté, que les soignants sont forcément faillibles. La médecine n’étant pas une science exacte, il arrive qu’ils se trompent. Et les patients en font parfois les frais, malheureusement.
Le but n’est pas d’opposer les patients aux médecins et autres personnels de santé. C’est un cri d’alarme dans le souci d’améliorer la qualité des prestations hospitalières. Conformément d’ailleurs au serment d’Hippocrate.