Lundi 23 décembre 2024

Politique

Hilaire Ndayizamba, prisonnier politique ?

Le principal accusé dans l’affaire Manirumva est admis à la Clinique la Colombe de Bujumbura, communément appelée chez Sophonie. Son état de santé fait remonter à la surface des interrogations sur le refus du ministère de la Justice de le mettre en liberté.

Hilaire Ndayizamba à la Clinique la Colombe ©Iwacu
Hilaire Ndayizamba à la Clinique la Colombe ©Iwacu

« Le détenu Ndayizamba est un prisonnier politique. Sinon, comment expliquer qu’il n’a que partiellement joui de la mesure de grâce présidentielle décrétée le 27 juin de cette année ? » C’est l’avis de Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh.

Ce défenseur des droits des prisonniers insiste sur la contradiction du ministre de la Justice dans la mise en application du décret. Il fait d’abord remarquer que la peine du condammé Ndayizamba a été légalement commuée de la pertétuité à 20 ans de servitude pénale principale. Mais là où le bât blesse, poursuit M. Mbonimpa, c’est que le même décideur a refusé de libérer de prison le détenu Ndayizamba conformément à l’article 3 du même décret. Il parle de la « remise totale des peines pour les prisonniers atteints de maladies incurables et à un stade avancé attesté par une commission médicale à l’entrée en vigueur du présent décret ».
« Pourtant, la commission médicale ad hoc a attesté que M. Ndayizamba devrait être éligible à la libération », constate M. Mbonimpa, impuissant.

La même observation avait été faite bien avant par Bruno Niyonzima, directeur de la prison de Mpimba. En effet, le 4 novembre, il adressait au président de la commission chargée de la mise en exécution de la grâce présidentielle « un recours en faveur du détenu Hilaire Ndayizamba ». Il avançait les mêmes arguments que M. Mbonimpa.

Tout n’est pas perdu pour M. Ndayizamba

Le directeur de la prison de Mpimba parle aussi de la possibilité de libération du détenu Ndayizamba en vertu de l’article 138 du Règlement d’Ordre Intérieur du Régime Pénitentiaire. Il stipule que « lorsqu’il est avéré qu’une incarcération prolongée est de nature à mettre en péril la vie d’un condamné, celui-ci bénéficie d’une libération conditionnelle même si les conditions légales ne sont pas réunies. Cependant, la libération n’a lieu qu’au vu d’un rapport médical établi par deux médecins et qui fait état de la santé de l’intéressé. »

Me Prosper Niyoyankana, avocat de la partie civile dans l’affaire Maniramvu, déclare : « Nous ne réclamons pas l’indemnisation à M.Ndayizamba mais plutôt à l’Etat. Ce sont ses agents qui sont toujours protégés par lui qui ont tué Ernest Manirumva ». Et d’ajouter que la partie civile a toujours souhaité que M. Ndayizamba soit relâché.
Déo Ruberintwari, porte-parole du ministère de la Justice, dit se donner un peu de temps pour s’informer sur le cas Ndayizamba. Nous n’avons pas pu joindre Jean Bosco Bucumi, le président de la commission.

Signalons que M. Ndayizamba souffre du diabète, de l’hypertension, de l’insuffisance rénale et de la pneumonie. Il est sous perfusion.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Fred

    Je me demande tjrs pourquoi on soigne la maladie et ne pas héradiquer sa cause. j n vais pas verser des larmes de croco sur ce monsieur… tout le monde le sais Ernest a été victime de son travail. Ainsi j reste convaincu que les petits policiers et le Sésé ne sont que simples boureaux. les comanditeurs sont qlq part… j n les connais pas biensur. les fournisseurs du marché public les connaissent ou devraient les connaitre. alors il est temps à ce vieux de dire la vérité…

  2. SERUKA

    Que lui reproche le Ministère Public? Ses coups de téléphone à MANIRUMVA le soir du crime ont-ils réellement été faits ?
    Apparemment les assassins de Manirumva ont TENDU UN PIEGE à Ndayizamba pour qu’il se compromette avec ses appels téléphoniques pour leur permettre de l’intercepter le plus tard possible, et de l’assassiner plus aisément.
    Si c’est vrai, un assassin même très malade reste un assassin!
    Actuellement le débat est en termes de maladies chroniques ou de culpabilité?

  3. Ndikumana Roger

    Cher IWACU, si vous avez des sources d’information sure kubapfungiwe ubusa (grands dossiers), surtout dans les histoires de meurtres,…mwari mukwiye kuza murabakorera article périodique (par exemple monsuel) yo kubibutsa abenegihugu,…comme ça tukaza turasemerera à travers nos commentaires, bakamenya ko abarundi nincuti zabarundi (du moins ceux et celles ayant accès à l’internet,… ) tudashigikiye abagwa mu mporera z’abandi.
    Au lieu yo kubibuka aruko baremvye.
    Uwishe umuntu akwiye kubibazwa ku gahanga kiwe,…nta kwishurira abandi,…c’est le manque de respect à la justice.
    NB: Par contre, personnellement sinshigikiye gupfungurwa kwabishe ngo nuko barembeye mu prison.
    Mais abakoze ibindi vyaha, barembeye mu prison, bakadohorerwa numva ari vyiza.

  4. Amédé

    Le principal accusé! Tout le monde sait que ce n’est pas lui qui devrait être à cette place. Rien que pour ça on devrait le libérer. Par contre si on était sûr que c’est lui qui a tué ou commandité le meurtre de Manirumva, moi je suis pour qu’il finisse sa vie en prison, malade ou pas. J’espère seulement que c’est ce qui arrivera aux vrais assassins tôt ou tard. La vérité finira par triompher.

  5. Video

    Mbega Iwacu, nta n’akajambo ku ngoma z’i Burundi? Umuntu yogize abonnement ariko n’uko muduha inkuru zitagenzweho. Reka nje kuzirondera mu bindi binyamakuru!!!! Bishoboka gute ko Rfi ivuga ingoma zacu zaraye zite3we iteka ntangere Iwacu ikishinga amapolitike adusiba umutima!

    • Amédé

      None ko wamaze kuvyumva muri rfi, n’ibiki bindi uja kurondera mu bindi bimenyesha-makuru? Ariko urabesha, ndabona ko ukunda iwacu, kuko inkuru uyikunda iyo aribo bayikwihereye. Ni vyiza lero. Nanje niko meze.

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