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Heineken in Burundi : des révélations autour du troisième mandat

07/07/2016 38

Un livre-enquête sur les activités africaines de Heineken fait couler beaucoup d’encre en France et aux Pays-Bas, le pays d’origine du troisième brasseur mondial. Le Burundi, où le groupe est implanté par sa filiale Brarudi, joue un rôle important dans le livre, Heineken in Afrika (pas encore traduit en français et en anglais). Notre collègue, le  journaliste-blogueur Armel-Gilbert Bukeyeneza a rencontré son auteur, le journaliste néerlandais Olivier van Beemen. Interview.

Crédit photo: Olivier Van Beemen
Crédit photo: Olivier Van Beemen

Pourquoi ce livre ?

En ce moment, quasiment toute la classe politique aux Pays-Bas est convaincue que Heineken est bon pour l’Afrique, du premier ministre libéral au ministre de commerce et de coopération social-démocrate. Même la reine a chanté les louanges du brasseur. Ils considèrent que les activités africaines de Heineken contribuent à la croissance économique et qu’elles sont parmi les meilleurs exemples de l’efficacité du développement par le commerce, et non pas par l’aide.

Dans mon livre, je parle des aspects positifs du brasseur, mais je montre également la face cachée de Heineken : son implication dans des affaires de corruption, l’évasion fiscale, la fraude qui a pénalisé de jeunes gouvernements africains comme celui du Burundi peu après l’indépendance, les dégâts causés par l’abus de l’alcool… Je montre que Heineken a tous les moyens de pousser à la consommation, ce qui est bon pour son chiffre d’affaires, mais pas forcément pour les pays hôtes. Par ailleurs, les bénéfices de Heineken en Afrique sont de presque 50 pour cent de plus que la moyenne internationale. Les Africains paient leur bière souvent au même prix que les Européens, tandis que les coûts de production sont beaucoup plus bas.

Quand les politiques, journalistes ou les universitaires évoquent le monde des affaires en Afrique, ils se basent souvent exclusivement sur les informations fournies par les entreprises elles-mêmes. Des études indépendantes sur les conséquences pour la société et l’économie, comme la mienne, sont rares.

Vous consacrez une trentaine de pages de votre livre au Burundi. Quels sont les grands constats, les grandes découvertes et les grandes conclusions ?

D’abord, en temps normal, le Burundi, second pays le plus pauvre du monde, est parmi les plus bénéficiaires pour Heineken. Comme vous le savez, les Burundais adorent la bière et selon une étude de la Banque Africaine du Développement, ils consacrent 17% de leur revenu aux boissons alcoolisés et cigarettes, surtout à la bière, tandis qu’ils ne dépensent que 1% à l’éducation ou aux vêtements.

En ce moment, c’est le partenariat entre Heineken et l’Etat burundais au sein de Brarudi, qui crée la polémique. Le président Pierre Nkurunziza est très critiqué en Europe après son refus de quitter le pouvoir l’année dernière. Et c’est avec ce gouvernement que Heineken collabore au Burundi, où l’Etat possède 40% du capital. Les bénéfices de Heineken au Burundi profitent directement au régime, et les recettes fiscales du brasseur sont essentielles pour le fonctionnement du pays. Sans Brarudi, le gouvernement ne pourrait pas payer les policiers et les soldats qui commettent des atrocités. Pour cette raison, l’Union européenne et la plupart d’autres organisations et pays donateurs ont décidé de suspendre les aides. Selon les principes du Pacte mondiale de l’ONU, Heineken est probablement complice de violations des droits de l’homme commises par le pouvoir.

Nombreux sont les personnes qui pensent qu’il est bien pour le Burundi d’avoir Heineken sur place. Selon eux, cette présence pourrait attirer d’autres entreprises et elle crée de l’emploi. Moi, je constate que le monopoliste Heineken stimule surtout l’amour pour la bière, ce qui n’est pas tout à fait nécessaire dans ce pays, car c’est déjà un produit adoré. L’entreprise a dominé l’économie nationale depuis plus de 60 ans, mais qu’est-ce que ça a rapporté aux Burundais ? Je conclus que le succès de Heineken est plutôt un frein pour le développement. Il contribue à l’ivrognerie et à une certaine léthargie. Heineken fait croire au consommateur qu’il réussit dans la vie du moment où il peut se procurer sa Primus quotidien. Ou encore mieux, une Amstel. Ou bien le sommet, une Heineken ! Il est très probable que ça bloque d’autres ambitions, plus utiles pour la société.

Et comprends-moi bien, je n’ai rien contre la bière – je suis même un grand amateur. Mais au Burundi, les dégâts sont évidents.

Dans le livre, vous revenez sur votre discussion avec l’actuel chargé de communication à la présidence Willy Nyamitwe, en 2012, autour de la question du troisième mandat et les tentatives du président de modifier la Constitution pour se représenter en 2015. Quelles étaient les circonstances de cette discussion et quelle est la grande révélation qui en est sortie?

J’étais avec lui dans sa voiture, en suivant le président Nkurunziza un samedi matin, lors des travaux de développement communautaires hebdomadaires. Willy Nyamitwe m’a dit qu’il était interdit au président de briguer un troisième mandat, mais que son parti avait déjà imaginé une ruse pour lui permettre de rester au pouvoir. Comme le président n’avait pas été élu au suffrage universel en 2005, son premier mandat ne comptait pas, m’a-t-il dit. Ainsi, selon son entourage, il avait le droit de se représenter en 2015.

Willy Nyamitwe vous a demandé de ne pas écrire sur ces confidences. Vous le faites quand-même. N’est-ce pas une trahison ?

Il savait que j’étais journaliste. Quand on parle à un journaliste et on veut dire des choses en « off », on se met d’accord à l’avance. M. Nyamitwe ne m’en a rien dit. Après cette confidence, il s’est rendu compte qu’il m’a raconté un secret. Et après il me dit : « Il ne faut pas écrire cela. » C’était trop tard, d’autant plus que c’est une information importante que les citoyens burundais ont le droit de connaître.

D’après certains passages de votre livre, Heineken a aidé Pierre Buyoya en 1996 quand le Burundi était sous embargo. En évoquant la visite de Pierre Nkurunziza au siège national de Heineken aux Pays-Bas, en 2014, voulez-vous dire que Heineken est parmi les grands soutiens du régime de Bujumbura malgré les sanctions qui pèsent sur lui?

En 1996, après le coup d’Etat de Buyoya, il y avait un embargo commercial contre le pays. Publiquement, Heineken a promis de le respecter, mais en secret, l’entreprise a créé une nouvelle route d’approvisionnement pour ses brasseries, en passant par l’Afrique du Sud et la Zambie. Ainsi, grâce aux recettes de Brarudi, le régime de Buyoya pouvait continuer à fonctionner plus ou moins. A l’époque, l’agence de presse allemande a conclu que sans la bière de Heineken, la guerre aurait duré moins longtemps et que la brasserie maintenait le gouvernement en place.

Dans la crise actuelle, les pays et organisations donateurs ont décidé de suspendre la plupart des aides, car ils estiment que c’est irresponsable de soutenir ce gouvernement. Pour Heineken, c’est différent : il ne s’agit pas d’aide, mais de transferts fiscaux. Mais le résultat est pareil : le gouvernement actuel peut survivre grâce à Heineken et il peut payer les salaires des policiers et des soldats qui répriment la population civile. Si j’étais responsable de Heineken, je ne serais pas confortable dans cette situation.

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Article publié sur Yaga par Armel Gilbert Bukeyeneza

Forum des lecteurs d'Iwacu

38 réactions
  1. dester

    Livre ou pas, le Burundi n’ a pas été asphyxié comme le voulait l’UE , les USA, tous nos ennemis. C’est une bonne nouvelle pour tout le burundais car qu’elle negre peut être fier de voir ces autres frères souffrir??!!! S’il un tel negre existe, il n’est pas différent de ceux qui ont vendu nos aïeux pendant l’esclavage en échange d’un simple mirroir!!!! J’appelle tout les noirs au réveil, ils doivent cesser d’être bête et avoir un esprit de patriotisme pour l’ensemble de l’Afrique en particulier le Burundi. Le problème du 3 e mandat aurait pu se résoudre très top ça je suis sûre mais parce que certains burundais sont tellement bêtes ,ils se sont fait trompé par les blancs soient disant leurs amis !!!haahahaha, ils sont vos amis seulement en Afrique!!! Arrivé à Bruxelles ou à Paris, la relation change tu es un simple immigré, profiteur et un sous homme. Il faut que le noir même en cas de conflit essaye de voir ce qui peut profiter au groupe. Certains burundais se plaise à voir que l’Ue à coupé les aide, ils ne savent pas que cela impact grandement sur leur famille du
    moins s’ils vivent au Burundi et même s’ils vivent à l’étranger, la mauvaise image du Burundi se répercute sur eux, quelque soit comment ils ont intégrer ils resteront des étrangers et à l’écart ces soient disant amis sont dans la raillerie!!!!

    • Stan Siyomana

      @Dester: « Livre ou pas, le Burundi n’a pas ete asphyxie comme le voulait l’UE… »
      Le livre montre que le Burundi est encore « capable de respirer » grace a l’oxygene qui lui vient en (grande?) partie de Heineken NV.
      Ne voyez-vous pas que le livre montre ou se trouve le talon d’Achille de la DICTATURE DU TROISIEME MANDAT PRESIDENTIEL AU BURUNDI et que si reellement l’Union Europeenne voulait l’asphyxie, elle pourrait « s’arranger » pour que ses compagnies comme Heineken NV (investissements directs etrangers-IDE) se retire?

    • Stan Siyomana

      @Dester: « Ils doivent cesser d’etre betes et avoir un esprit de patriotisme pour l’ensemble de l’Afrique, en particulier le Burundi. »
      Aujourd’hui il y a ce scandale international ou des femmes et jeunes filles burundaises sont poussees par LE CHOMAGE DES JEUNES ET LA PAUVRETE a abandonner leurs familles pour etre exploitees dans le pays du Golfe arabe.
      Donc ce probleme burundais serait du au manqué de patriotisme?.

  2. Stan Siyomana

    Voici une partie de la reaction de la compagnie HEINEKEN sur son site officiel http://www.theheinekencompany.com.
    « OUR POINT OF VIEW OF THE BOOK HEINEKEN IN AFRIKA/Notre point de vue sur le livre Heineken in Afrika.
    Nous respectons les droits des individus, comme Olivier van Beemen l’auteur de « Heineken in Afrika », d’examiner scrupuleusement comment nous travaillons dans les differents marches du monde. Bien sur que nous ne sommes pas parfaits et la critique exprimee par les autres ne peut que nous aider dans ce que nous faisons/insights, critical questions and challenges from third parties will only help us improve what we do and how we do it.
    LE LIVRE EST BASE SUR DES RECHERCHES BIEN FAITES ET SUR DES DOCUMENTS QU’ON PEUT TROUVER DANS LES ARCHIVES ACCESSIBLES POUR LE PUBLIC/The book « Heineken in Afrika » has been widely researched, drawing heavily on references to historical and publicly available archive materials… »
    (Voir Heineken: « Our point of view on the book Heineken in Afrika », http://www.theheinekencompany.com).

  3. Regard croisé.

    Pourquoi ce journaliste n’a pas mis au grand jour les « révélations de Monsieur Willy » quand le la une des médias du monde et du burundi en avaient tant besois? Pourquoi attendre aujourd’hui?? Article trop tendancieux.

  4. Leopold Hakizimana

    En lisant le texte en haut, je suis convaincu d’une chose: selon moi, cet Olivier Van Bemeen est un journaliste et un activiste proche de l’opposition burundaise. Le Burundi n’a pas été étouffé économiquement heureusement et contre tout attente par ces sanctions occidentales soutenues même par certains de mes compatriotes burundais: Van (blanc et porte parole) et ses amis sont frustrés. Ils essaient d’expliquer pourquoi, ils ont échoué. Et ce Van essaie d’expliquer pourquoi le pays continue de payer ses salariés comme s’il était pris au dépourvu. Pourquoi s’étonne-il? Avant de prendre les sanctions contre mon pays, les occidentaux, comme ils sont brillants, avaient-ils prévu que le Burundi survivrait plus d’une année déjà? Ce fameux Van espèrerait que la compagnie Heineken retire ses activités au Burundi afin que ma nation se révolte ou crève de faim et de soif. Comme d’autres l’ont essayé en voulant faire chasser nos militaires en Somalie et en RCA pour mettre l`économie du Burundi à genoux, Van est de la même logique. Van sentirait l’apartheid si celui avait l’odeur. Que les Burundais aiment l’alcool, que Willy Nyamitwe lui ait fait des confidences du siècle(rires), cela n’a pas d’importance pour nous. Le plus important pour notre nation, c’est encourager nos gestionnaires du gouvernement de continuer de diversifier l’investissement privé au Burundi et travailler bien et à l’arrache pieds pour moins dépendre de ces aides occidentales et de chantage.

  5. Leopold Hakizimana

    En lisant le texte en haut, je suis convaincu d’une chose: selon moi, cet Olivier Van Bemeen est un journaliste et un activiste proche de l’opposition burundaise. Le Burundi n’as pas été étouffé économiquement heureusement et contre tout attente par ces sanctions occidentales soutenues même par certains burundais: Van et ses amis sont frustrés. Et ce Van essaie d’expliquer pourquoi le pays continue de payer ses salariés comme s’il était pris au dépourvu. Il espèrerait que la compagnie Heineken retire ses activités au Burundi afin que ma nation se révolte ou crève de faim et de soif. Comme d’autres l’ont essayé en voulant faire chasser nos militaires en Somalie et en RCA pour mettre l`économie du Burundi à genoux, Van est de la même logique. Van sentirait l’apartheid si celui avait l’odeur. Que les Burundais aiment l’alcool, que Willy Nyamitwe lui ait fait des confidences du siècle(rires), cela n’a pas d’importance pour nous. Le plus important pour notre nation, c’est encourager nos gestionnaires du gouvernement de continuer de diversifier l’investissement privé au Burundi et travailler bien et à l’arrache pieds pour moins dépendre de ces aides occidentales et de chantage.

  6. Salmia Irikungoma

    Qui n’est pas contre la population burundaise ??? Un peuple meurtri et delaisse ? Que fait l’ONU, l’UA, L’EAC, L’UE, les USA,………….? C’est un peuple oublie !!!!! Un pouvoir qui massacre sa population !!!!!!!!!!!!!! Des entreprises qui aide a opprimer les citoyens burundais innocents.

    • JK

      Et comment on intervient auprès d’un Peuple qui se bat contre lui-même ?

    • desy

      Un pouvoir qui massacre sa population!!!

      Les USA n`arrive pas deja a gerer le probleme de racisme entre policier et noir americain, entant que qui ils vont venir aider les barundi!!!

  7. Jereve

    C’est un fait que la Brarudi a en grande partie financé le budget de l’état sous le régime de Buyoya alors sous embargo international. Mais aussi il y a des rumeurs persistantes qui soutiennent que la Brarudi aurait donné beaucoup d’argent aux rebelles FDD. Ces rumeurs se basent sur le fait que sur l’étendue du territoire burundais, aucun camion de la Brarudi n’a été attaqué par les rebelles. Pourtant, il est de notoriété publique que les FDD attaquaient et dévalisaient les commerçants et véhicules de transports sur les accès routiers. Par quel miracle les gros camions bien garnis de la Brarudi ont-ils été épargnés ?

  8. Mahoro

    Iwacu a posté un article trop penchant ou moins documenté.je soutiens pas le gvt ou la filiale Heineken, mais je déplore la documentation de ce journaliste qui mélange politique et commerce.ou bien il voulait nous montrer son désaccord avec Heineken ou bien son dégoût au fisc burundais.Yasomye hehe ko les impôts provenant de la Brarudi sont affectés aux salaires? que fait-on de ceux provenant de l’OBR?
    Iwacu a une réputation d’un journal indépendant, équilibré.Cher rédacteur en chef, songe à ns éviter ces articles des journalistes nostalgiques coe ce Van. Il avait un bon sujet mais, le fait de le traiter en y mélangeant sa vengeance contre Willy Nyamitwe, sa position contre le 3è mandat, sa jalousie contre Heineken, il a créé par là un exécutoire de sa frustration au lieu d’un article de journal.Qu’il se ressaisisse!!!!

    • Nduwimana pierreimana pierreclaver

      Nawe uramyrengeye akarimbi. Me journalist yandika injury yose imushikiriye. Ahubwo iwacu nagume adutohoreza ukuntu Heineken ikorera mukwaha kwa mujeri igatuma mujeri itumarira abantu.1

    • Kabingo Dora

      @Mahoro
      tu dois être complétement ignorant , tu ne savais donc pas que les salaires proviennent des impots? Et la Brarudi ( heineken) y contribue pour 40% environ, bon an mal an.

  9. Mike

    Ceci est un article sans queue ni tête.

    1. Où est le lien entre le titre et le contenu?Qu’est-ce qu’on ne savait pas(tous ceux qui lisent IWACU ont été sur le banc de l’école, et par conséquent peuvent très bien comprendre, sans cet article, le rôle de la Brarudi dans le payement des salaires)

    2. Deux seules révélations, sont une fait réellement froid dans le dos(17% pour la bière et 1% pour l’education!). Cependant, pas de lien entre le 3ième mandat et Heineken. La deuxième révelation à partir des confidences de Willy Nyamitwe(l’intéressé appréciera) n’apporte rie non plus sur le lien entre Heineken et le 3ième mandat

    3.Quant aux militaires et policiers(ainsi que les employés de BRARUDI ), ils apprécierons certainement votre envie compulsif de les voir privés de salaires. Non content de les faire chasser de Centre Afrique(Les militaires Français ont fait des viols sur place mais ils sont toujours là. Alors que les Burundais étaient très disciplinés), avec toutes les mauvaises choses que vous dites sur leur mission en Somalie pour leur faire chasser de là, maintenant vous voulez qu’on leur coupe leur maigre salaire local?

    Si vous pensez aider le pays ainsi, il y a erreur de votre part!Croyez-moi, il y a mieux à faire.D’ailleurs vous aviez déjà bien commencé en informant le peuple qu’il dépense trop pour l’alcool et trop peu pour l’éducation!

  10. [Ndlr: Sans Brarudi, le gouvernement ne pourrait pas payer les policiers et les soldats qui commettent des atrocités.]??? voila le prix que le peuple Burundais doit payer en contre parti de l’argent que le colonisateur Belge donne au journaliste sous forme de recompense. On aura tout vu au Burundi.

  11. Fofo

    Merci Cher Van Beemen pour votre livre-enquête qui, j’espère, est instruisant. Toutefois, je trouve dans votre interview un lange de mépris et de chantage que je déteste et qui doit sortir de votre raisonnement.
    [Ndlr: Sans Brarudi, le gouvernement ne pourrait pas payer les policiers et les soldats qui commettent des atrocités.]??? D’après ce fameux journaliste, la Brarudi est une ONG humanitaire dont l’objectif serait d’aider ce second pays le plus pauvre du monde!!!!
    Certes, la Brarudi contribue une part importante dans les recettes publiques mais d’où viennent ces fonds??? Qui paie les taxes, la Brarudi ou le consommateur???
    Sans brarudi, les 17% de nos revenus seraient peut être investi dans d’autres secteurs! Peut être dans les banques, dans l’agriculture, dans l’élevage, dans les entreprises de services, … Qu’ils soient dépensés dans les baissons, dans les communications, dans le transport, peu importe l’activité, le Gouvernement aurait directement ou indirectement sa part à condition qu’ils soient dépensés localement! Trompez peut être les paysans qui ne savent pas calculer!
    Le temps pour nous tromper est revolue. Aujourd’hui on parle de la complémentarité et non de l’exploitation! A l’époque, vous nous vendiez vos produits, on enrichie et vous faites vos chantages sur nous! Normalement vous devriez nous vendre vos produits, on enrichie et vous nous remercier! N’est-ce pas BRARUDI???

    • Fofo

      Correction: « on vous enrichie » au lieu de « on enrichie »

      • Non, on dit « on vous enrichit », amagume ntiyasize inyuma conjugaison

        • Fofo

          @Biragoye, Merci pour la correction et j’espère que vous n’êtes pas spécialisés dans la correction des erreurs commises par les autres tout en oubliant les vôtres!

    • Maya

      Le feu Mobutu l’a bien dit je cite: « C’est les pauvres des pays pauvres qui enrichissent les riches des pays riches ». il a ajouté, je cite « Quand on donne ne fus que un kilo de médicaments on mobilise la presse, les uns pour chanter la merci, les autres pour se venter ».

    • Stan Siyomana

      @Fofo: « Peu importe l’activite… »
      Investir dans une brasserie d’alcool n’est pas du tout la meme chose qu’investir dans une boulangerie ou une laiterie.
      L’alcool fait partie de ce qu’on appellee INDUSTRIES DU VICE/ENTREPRISES DU PECHE (= alcool, tabac, jeux d’argent).
      Une etude de la Cass Business School de Londres en Grande-Bretagne a revele que les dirigeants des entreprises du peche beneficient d’une « prime » (= differential de salaire) EN COMPENSATION DU STIGMATE SOCIAL laisse par le travail dans les industries du peche et de son effet negative sur leur vie personnelle et professionnelle.
      En effet, le stigmate social degrade leur statut social et limite leurs opportunites de faire partie d’autres conseils d’administration…
      (Voir Laurent Calixte: « Industries du vice »: pourquoi leurs dirigeants y sont mieux payes. », http://www.challenges.fr, 20 fevrier 2015).

    • Stan Siyomana

      @Fofo: « Qui paie les taxes, la Brarudi ou le consommateur??? »
      D’apres le rapport de la Banque Mondiale: « Doing Business 2016. Measuring regulatory quality and efficiency. » une entreprise installee au Burundi paie les taxes suivantes:
      1. Impot sur le revenue des societes = 30% des benefices imposables (le chiffre d’affaires);
      2. Taxe sur les plus-values en capitaux = 20% des plus-values;
      3. Taxe sur les vehicules = Fbu10,5 fois une certaine fraction du poids du vehicule;
      4. Tax on interest income = 15% of interest income;
      5. Taxe sur les terres de construction = Fbu 36 par metre carre de terrain developpe;
      6. Taxe fonciere = Fbu 3 par metre carre de terrains non batis;
      7. Taxes sur la valeur ajoutee (TVA) = 18% de la valeur ajoutee.
      (Voir « Doing business. Burundi », http://www.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/burundi#paying-taxes).

      • Fofo

        @Stan Siyomana,
        Je suis tout à fait d’accord avec vous mais ce qui m’a choqué c’est ce langage de mépris que ces occidentaux continuent à publier croyant que nous sommes tous ignorants. Brarudi est une société privé comme les nôtres! Sa taille ne m’intéresse pas car nous sommes tous soumises aux mêmes conditions fiscales qu’elle! S’ils ont investi au Burundi c’est parce qu’ils y génère du profit! De plus, la Brarudi n’est pas la seule société étrangère implantée au Burundi??? Même les belges, les allemands, les américains, français, chinois, … ont des investissements ici! C’est pour aider ce second pays le plus pauvre du monde qu’ils sont venus!! Loin delà, ils sont à la recherche du profit et c’est tout! Je ne comprends alors ce que ce fameux journaliste voulait exactement!

        • Stan Siyomana

          @Fofo: « La Brarudi est une SOCIETE PRIVEE comme les notres! (?)/les autres. »
          La Brarudi n’est pas du tout une societe privee, elle est a capital mixte (prive et public).
          La compagnie hollandaise Heineken y participe a 60% depuis 1982, alors que le Gouvernement burundais y participe toujours a 40%.
          « The Brarudi brewery, 60% owned by Heineken and 40% owned by the Burundian Government was reported to have provided almost 40% of total government tax receipts in 1996… »
          (Voir « Africa South of the Sahara 2008 », Page 166, https://books.google.com).

          • Fofo

            @Stan Siyomana?
            Merci pour cette information! Si la structure du capital de la Brarudi se porte comme ça, pourquoi alors le chantage de ce fameux journaliste?? Une participation de 40% dans une société a du poids dans la prise des décisions!

          • Stan Siyomana

            @Fofo
            Le citoyen burundais lambda/MUNYAGIHUGU NYARUCARI pourrait se demander POURQUOI SON GOUVERNEMENT CONTRIBUE A 40% a ce que les burundais « consacrent 17% de leur revenue aux boissons alcoolisees et cigarettes, surtout a la biere, tandis qu’ils ne depensent que 1% a l’education ou aux vetements… »

          • Fofo

            @Stan Siyomana,
            Tu as raison! C’est vraiment déplorable qu’un peuple dépense plus qu’il n’a dans le luxe que dans la production! N’ukuri turakwiye kwikebuka! 17% c’est la moyenne mais tu sais qu’il y a ceux qui dépensent plus de 70% de leur revenu dans les boissons alcoolisées! Si on entre dans une maison des blancs on trouve des boissons dans les frigos mais ils n’en consomment que rarement! Chez nous la boisson remplace tous les autres besoins vitaux! Quelle imbécilité!

          • Stan Siyomana

            @Fofo
            Je suis content qu’a travers notre dialogue, nous avons fini par nous entendre au moins sur ce dernier point.

  12. Birantagaye

    Wow, Wow, Wow! Nous, Bdais, dépensons 17% pour la bière et rien qu’1% pour l’éducation!!!! N’ubundi twaramba kabisa. Ivya Brarudi navyo; amakosa ari plus kuri twebwe: imaginez que meme dans la situation actuelle, on continue à aller au bistrot (malgré les dangers que ceci représente). Umusi twahinduye ingendo, inzoga tukazifunga (plutôt tukazigabanya); nul doute ko abo ba « criminels » batazongera kuronka les moyens de massacrer nos frères/soeurs.
    Cheers… »Kira Inyota Mugenzi »…. »Ku magara yanyu » (excuse my sarcasm).

  13. Micombero

    Cet article est une occasion pour poser des questions sans fondement. On dirait des question pour provoquer le peuple Burundais. On dirait des question pour soutenir les manifestans qui ont brulés des induvidus, des maisons, des vehicules pour être payé par le colonisateur Belge. Quel gachis journalistique?

    • Yves

      Même dans un article qui traite d’une multinationale des Pays-Bas, vous arrivez encore à cracher votre venin sur le ‘colonisateur belge’ (qui soit dit en passant a pendant longtemps versé des aides financières conséquentes au Burundi, y compris lors des deux premiers mandats de son Altesse, crachiez-vous sur eux à l’époque ? ^^). La seule colonisation que je vois, c’est la stupidité qui a colonisé votre cerveau. Je plains sincèrement votre famille et votre entourage…

    • Lead

      Quelle infantilisation! Si TON peuple peut être provoqué rien que par des questions, qu’il le soit donc!

    • Jonh N

      Quand on touche ou ca te fait mal, tu amenes les Belges, les manifestants et leurs abus. Malgre les preuves accablantes des traitements inhumains des citoyens innocents cites dans les rapports des organisations des droits de l’homme locales et internationales, tu continues a pointer du doigt aux autres. Les 4 doigts sont poites sur vous pour ces burundais tues, jetes ligotes dans les rivieres, les autres pendus sur les arbres ou enleves les coeurs, ces burundais disparus, enteres dans des fosses communes a l’abris des leurs.
      N’oublie pas que Hissene Habre avait les avocats comme Micombero, les SNR, police et beaucoup de moyens qui l’aidaient a decimer sa population qui etaient contre sa dictature.

    • Que du temps perdu le temps que vous avez passé à l’école, quoi qu’il soit! Comment pouvez-vous écrire des âneries de ce genre et dormir tranquillement? Le Burundi est encore malheureux si vous êtes éligible à des postes de responsabilité, et j’ai peur que vous le soyez!

    • Karabona

      Et nous, Mr Micombero, on pense que vous êtes payé pour inlassablement reproduire les mêmes clichés grotesques quel que soit le débat et quelle que soit la question – vous reproduisez les mêmes réflexions sans aucun fondement – si l’on reprenait vos vingt dernières interventions on verrait qu’en réalité vous n’avez que trois textes différents – je pense qu »il s’agit là d’un mauvais investissement mais je ne sais pas qui exactement perd son argent!

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