La hausse intempestive du prix du pain au Burundi depuis janvier 2024 met certaines familles en difficulté, suite à la cherté de la vie, certains ménages étaient déjà vulnérables. Cette crise, résultant de divers facteurs économiques comme la flambée des prix du mazout et du carburant, le manque de devises et partant de la farine, soulève des préoccupations majeures quant à la sécurité alimentaire et à la sécurité sociale.
Le prix du pain qui ne cesse de prendre l’ascenseur, frappant de plein fouet les ménages déjà fragilisés par une crise économique persistante, vient empirer la situation.
Cette flambée des prix touche particulièrement la baguette, communément appelé ’’pain français’’, mais d’autres types de pain de même que les beignets ont vu leurs prix majorés à plusieurs reprises. Depuis janvier 2024 jusqu’au mois de juillet, le prix du pain français a doublé, passant de 1.500 FBu à 3.000 FBu, représentant une augmentation de 100%.
Partout en mairie de Bujumbura, le prix du pain s’envolent. Dans la commune Muha, le ’’pain français’’ par exemple se vend désormais à 2.700 FBu, tandis qu’à Carama, il atteint 3.000 FBu.
À la boulangerie Trianon par exemple, tous les types pains ont subi une augmentation de 500 FBu, portant le prix du pain dit ’’croissant’’ à 3.500 FBu, du ’’pain frange’’ à 3.500 FBu également, de la miche dite ’’Boris’’ à 3.500 FBu et le pain coupé à 4.500 FBu.
Lionel, un client régulier de la boulangerie, déplore cette situation : «le paix est un luxe que nous ne pouvons plus nous offrir régulièrement, i va falloir se rabattre sur les restes de repas du soir réchauffés comme petit-déjeuner et quand les moyens le permettent, s’offrir du pain le week-end. Ces augmentations incessantes sont vraiment injustes. Je suis contraint de réduire certaines consommations ».
Carine, mère de famille, partage son désarroi : « Il y a quelques mois, le ’’pain français’’ était à 850 FBu, puis à 1.100 FBu et maintenant 1.350 FBu. Comment allons-nous supporter cela ? Nos salaires ne suivent plus et les enfants n’aiment que la baguette. Il faut que le gouvernement prenne des mesures pour stabiliser les prix ».
Selon un conducteur de taxi-moto interrogé, cette crise est en train d’aggraver les conditions de vie déjà précaires de la population burundaise.
« Ce n’est pas seulement le pain qui a augmenté même les beignets qu’on achetait pour calmer les enfant, ont pris le même chemin. On ne trouve plus de beignets à 100 FBU, même à 200 FBU, c’est trop petit. Si un pays ne peut pas garantir la sécurité alimentaire, c’est catastrophique », se désole une mère de famille approchée.
Et sa voisine de renchérir : « L’exemple du Kenya, où une hausse du prix du pain a provoqué des manifestations violentes, en dit long et c’est pas loin, nous suivons cela avec anxiété. Le futur s’annonce très mal », conclut-elle avec amertume.
Le responsable de la boulangerie Trianon Pâtisserie Nouvelle explique que ces augmentations sont dues à plusieurs facteurs : « D’une part, cette crise du carburant perturbe les approvisionnements nécessaires au fonctionnement de notre boulangerie, obligeant parfois à recourir au marché noir où les coûts sont exorbitants. D’autre part, l’augmentation vertigineuse du prix du sac de farine, essentielle dans la fabrication du pain, aggrave encore la situation. Par exemple, un sac de farine est passé de 76.000 FBu à 116.000 Fbu ».
D’autres responsables de boulangeries approchés confient que les prix risquent d’être encore une fois revus à la hausse à cause de l’augmentation du prix du sac de farine.
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