Le prix de l’électricité a été augmenté par la Regideso, vendredi 15 septembre. Jéroboam Nzikobanyanka, son directeur général, soutient que l’Etat a fixé le prix de l’énergie à sa juste valeur.
L’annonce de cette révision des prix de la Regideso est tombée comme un couperet: Une hausse de 20% pour un ménage ne dépassant pas 50 KWh par mois et plus 100% pour les autres catégories de ménages ainsi que tous les consommateurs dont la consommation excède 50 KWh par mois.
«J’ai mal accueilli cette augmentation du prix de l’électricité. C’est dommage », s’indigne N.M, chef de ménage rencontré à la 6 ème avenue du quartier Bwiza.
Selon son voisin, cette nouvelle tarification ne les arrange en rien. «La Regideso devrait avant tout tenir compte de la dégradation de notre pouvoir d’achat».
Avec ces nouveaux tarifs, il devra désormais débourser 33.100 Fbu contre 17.200Fbu pour avoir les 150 KWh qu’il consommait mensuellement. Et il indique que pour pallier cette augmentation, l’achat d’une plaque solaire est incontournable.
Jean Claude Ndayiragije, coiffeur à la 7 ème avenue, du même quartier abonde dans le même sens. Contre son gré, dorénavant, avec la hausse, chaque client doit payer 2.000 Fbu. «C’est la seule solution pour débourser désormais les 105.982 Fbu contre les 59.498 Fbu.»
Par ailleurs, il témoigne travailler à perte. «Depuis la mise en vigueur de cette mesure, les clients viennent au compte-goutte. Il arrive même que certains d’entre eux rebroussent chemin au vu des nouveaux tarifs». Et de demander à la Regideso de revoir sa décision. Il est convaincu que c’est vox clamantis in deserto.
Même jérémiades pour les meuniers : « Carrément la Regideso veut qu’on mette la clé sous la porte», se plaint, M. G., propriétaire d’un moulin, rencontré à la 7 ème avenue du quartier Bwiza. Désormais, il doit débourser le triple de ce qu’il dépensait pour acheter la même quantité d’énergie : «Je viens d’acheter 100 KWh à 59. 800 Fbu contre 19.000Fbu».
Avant de révéler : «Avec mes collègues, on a décidé d’augmenter le prix de chaque kg moulu.» Il indique qu’un kilo de maïs moulu est désormais à 200 Fbu contre 100Fbu auparavant et 60 Fbu pour, un kg de manioc contre seulement 30 Fbu.
Les centrales thermiques, le seul recours
Reconnaissant que le pays fait face à une crise énergétique sans précèdent, Jéroboam Nzikobanyanka, directeur général de la Regideso, affirme amèrement que les centrales thermiques étaient le seul recours. « Les infrastructures existantes étant vétustes, pour réduire ce déficit énergétique, le gouvernement nous a autorisé de nous approvisionner en énergie thermique de 20 MW chez un producteur privé, la société Interpetrol».
M. Nzikobanyanka explique que cette énergie coûte énormément plus cher que l’énergie hydroélectrique. Ce qui justifie la hausse du prix de l’électricité. « Il vaut mieux une hausse du prix qu’une pénurie».
Il fait savoir que dans le passé l’énergie électrique était subventionnée par l’Etat et les bailleurs de fonds, en particulier l’Union Européenne. «Cette institution assurait la fourniture de 10 MW via la société Interpetrol.» Ce qui n’est plus le cas.
Ce directeur soutient néanmoins que l’énergie thermique n’est pas une solution durable pour combler le déficit énergétique. « Seule la construction des nouveaux barrages hydroélectriques permettra une réduction remarquable de ce déficit».
Il rassure qu’avec la construction du barrage de la Rusomo Falls, l’énergie sera produite en quantité suffisante. Et de lâcher : «J’espère que cette hausse du prix l’électricité entrainera son utilisation rationnelle».
Une mesure décriée par l’Abuco
Selon Noël Nkurunziza, président de l’association burundaise des consommateurs(ABUCO), les explications fournies par le directeur général de la Regideso ne sont pas convaincantes. Il se demande comment la hausse du prix va entraîner la disponibilité de l’électricité. Là où le bât blesse, s’indigne-t-il, les mêmes motifs avaient été avancés en 2012, mais, cela n’avait pas empêché la population de vivre dans le noir absolu.
Sinon, souligne-t-il, c’est une volonté inouïe de contraindre les petits consommateurs d’abandonner l’énergie électrique et d’en faire profiter aux plus offrants, c’est-à-dire les grandes industries».
Le président de l’Abuco soutient que cette nouvelle tarification ne profitera qu’à la Regideso et à la société Interpetrol. «On se demande pourquoi la Regideso ne veut pas investir dans la construction des barrages hydroélectriques».
Selon lui, le montant de 6 milliards de FBU par mois et pendant 10 ans à verser à cette société, une fois alloué aux investissements, pourrait construire au moins un barrage hydroélectrique.
Source : Regideso
Une chose de trop oubliée! Il ne faudra pas que cette hausse des prix soit une manière déguisée de permettre aux « Bandakunyaye » de consommer gratuitement.-
Sans doute que certains consommateurs vont décrocher avec la hausse des prix. Mais sans cynisme, à toute chose malheur est bon, dit-on. Moins de consommateurs entrainera à une probable réduction de délestages.-
Cette augmentation me semble justifiée. Ce qui n’est pas justifiée c’est le logiciel de la REGIDESO. Quand vous achetez les unités en début du mois, vous achetez à un tarif normal mais vous revenez, le tarif change. Normalement, le pre-payé signifie que le consommateur achète selon ses possibilités. Il peut arriver que le consommateur n’a pas assez d’argent aujourd’hui et achète quelques unités en attendant et assez d’unités le jour où il aura plus d’argent.
Je pense que la REGIDESO devrait corriger cela, sinon, c’est une autre façon de pénaliser les consommateurs pour des raisons non justifiées.
Ntakundi Barundi nimwigumye n´aya Amstel na primus de tous les jours murayaronka !!
Que faire ? Qu’est-ce qui reste au citoyen pour avoir des hommes politiques qui le développent au lieu d’en avoir qui n’arrêtent pas de s’occuper de leurs affaires et longévité au pouvoir ? L’urne. Donc faites de bons choix en 2020 en élisant les candidats qui présenteront un programme viable. Le citoyen a ses responsabilités aussi.
« Il rassure qu’avec la construction du barrage de la Rusomo Falls, l’énergie sera produite en quantité suffisante »!!! Je ne comprends pas beaucoup, attendre Rusumo Falls? Quid de l’état d’avancement des activités de construction des centrales hydroélectriques de Mpanda, Kaburantwa et Jiji&Murembwe dont on nous disait qu’ils seront prêts avant 2019!
Je crois que les explications avancées ne sont pas réelles. Si oui, elles sont insuffisantes.-