La flambée des prix de la farine et de l’huile de coton inquiètent les commerçants de gros, les boulangers et les petits fabricants de beignets. De plus, cette haussée du prix de farine de blé, entraînant des ruptures de stocks, d’autres denrées tant importées que locales connaissent le même sort.
Dans les différents magasins et échoppes au marché dit Cotebu, les commerçants de farine de blé ne savent plus à quel saint se vouer. Les réserves de farine de blé se vident du jour au jour.
Des semaines peuvent s’écouler sans apercevoir sur les étals de certains détaillants, cette denrée. « On arrivait à se procurer 50 sacs par semaine. Aujourd’hui, avoir 10 sacs relève de la chance», déplore Josette, commerçante de farine de blé dans ce marché.
Pour ces marchands, la flambée des prix est inévitable puisqu’ils n’arrivent quasiment plus à s’approvisionner en ville de Bujumbura. Ils sont contraints de se fournir à partir de Ngozi, « moyennant une somme de 1.500 francs burundais par sac pour le transport ».
Outre le prix exorbitant de la farine locale, 25 kg (Ingoma), qui est passé de 42 mille BIF à 55 mille BIF, chez les petits commerçants et de 40 mille à 54 mille BIF, chez les grossistes, les consommateurs qui se ressourcent en farine paient le prix cher.
Les petits fabricants de beignets et de crêpes (chapati) sont désemparés, certains d’entre eux ont mis la clé sous la porte, « la faillite est imminente », confie un vendeur de ’’chapati’’. « Certains clients redoutent l’utilisation de la farine de manioc », se plaint une autre commerçante. Les clients sont désorientés et se plaignent auprès de leurs fournisseurs. Par ailleurs, le prix de l’huile a flambé: un bidon de 20 litres d’huile de coton est passé de 80 mille à 92 mille francs burundais chez les marchands de gros.
D’après un autre fabricant de beignets rencontré, les raisons avancées de cette flambée diffèrent. La Covid-19 est évoquée, elle freine les importations, d’autres parlent de pays exportateurs qui ne produisent plus assez, …
La plupart de petits boulangers et les fabricants de beignets interrogés disent travailler à perte. « On n’a pas haussé les prix, pour garder nos clients dans l’espoir que les choses reviennent à la normale », regrette ce fabricant de beignets. Selon lui, son chiffre d’affaires a baissé de 50%.
Signalons que les prix d’autres denrées alimentaires augmentent jour après jour sur les marchés malgré les propos de la ministre Commerce le mois dernier, interdisant toute « spéculation sur le prix des denrées alimentaires ».