Comment en est-on arrivé à l’annonce d’une grève générale pour dénoncer la hausse du coût de la vie au Burundi ? Iwacu dresse un bref rappel, tout en soulignant que l’électricité n’est pas le seul facteur qui concourt à la cherté de la vie.
1er juin 2011. Le gouvernement annonce la hausse des prix de l’eau et de l’électricité. Moïse Bucumi, actuel ministre des Travaux publics et de l’Equipement, alors ministre de l’Energie et des Mines, évoque la [nécessité d’offrir les deux produits à la majorité de la population, soit 15% en 2015, alors que seuls 2% en bénéficient actuellement.->www.iwacu-burundi.org/old/index.php?option=com_content&view=article&id=3277] Cette décision est vite contestée par la population qui estime qu’elle ne vient qu’empirer la situation déjà difficile. Le gouvernement demandera par la suite à la Regideso d’arrêter cette mesure pour d’éventuels éclaircissements à la population, ce qui n’a rien donné. Les consommateurs des produits Regideso se verront contraints de payer l’augmentation de 50% en dès octobre 2011. C’est la 1ère tranche. En attendant, l’Assemblée Nationale dresse une liste de 14 points, " préalables à toute nouvelle hausse des prix de la Regideso. " Parmi elles, la necessité de mener un audit comptable, organisationnel et informatique de l’entreprise.
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>[Électricité : dans le noir, on s’interroge …->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article999]
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1er mars 2012, la Regideso augmente encore une fois les prix de l’eau (à 101,50%) et de l’électricité (à 142,1%), sans que l’audit demandé n’ait été mené, et sans qu’elle ait signifié à l’Assemblée Nationale les raisons de cette décision de passer outre ses consignes.[ La mesure exacerbe les associations et confédérations syndicales COSYBU, CSB, ABUCO et OLUCOME, qui montent au créneau.->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2174] A travers une correspondance au 2ème vice-président de la République en charge des questions économiques et sociales, elles menacent d’entamer une campagne contre la vie chère " si, dans 8 jours, le gouvernement ne crée pas un cadre de dialogue pour parler de la question de la cherté de la vie. " A l’issue d’une rencontre avec le 2ème vice-président de la République, les positions sont campées : alors que Gervais Rufyikiri informe aux syndicalistes que la décision de revoir à la hausse ces prix est irrévocable, ces derniers vont quelques jours après lancer un préavis de grève générale.
Vie chère, beaucoup de facteurs
Même si [l’attention de l’opinion reste focalisée sur le prix de l’électricité (peut-être parce que les conséquences sont plus visibles)->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1853], d’autres facteurs sont à la base de la vie chère au Burundi. On citera par exemple [le prix du carburant qui ne cesse d’augmenter.->http://www.iwacu-burundi.org/old/index.php?option=com_content&view=article&id=3287%3Aobliges-de-marcher-a-pied&catid=91%3Aeconomies&limitstart=1] Le 7 mars de cette année, le gouvernement burundais a revu à la hausse ces prix, en ajoutant 30Fbu au litre d’essence et de gasoil, qui sont respectivement devenus 2.080 Fbu et 2.050 Fbu. Des spécialistes en économie estiment que l’usage de la voie maritime pour transporter le carburant est moins coûteux et permettrait la diminution des prix Les prix des produits alimentaires ont également augmenté. Le prix du riz de première qualité est, par exemple, passé de 2000 à 2500Fbu. La dévaluation de la monnaie est également une cause de la vie chère au Burundi, ainsi que la baisse de la récolte puisqu’elles influent sur l’importation des produits de consommation. Ainsi, le Burundi enregistre 30% de déficit alimentaire chaque année.