Le Festicab 2011 nous a menés vers Cédric Ido (Burkina Faso) et Daouda Coulibaly (Mali), deux jeunes cinéastes prometteurs.
Qu’est-ce qui vous a inspiré dans la réalisation de vos court métrages respectifs ?
Daouda Coulibaly : L’idée de départ, c’est un hommage à la culture Bambara. Je ne voulais pas faire quelque chose où on se regarde le nombril et c’est pour ça que j’ai intégré de la poésie sénégalaise et camerounaise en la personne de Birago Diop et Francis Bebey, mélangé à la tradition de nos ancêtres où la parole prime pour acquérir plus de connaissance.
Cédric Ido : Le départ c’était de trouver un lien entre l’Afrique et la culture japonaise notamment avec les samouraïs qui m’ont toujours impressionné, depuis mon enfance. Le soucis était de trouver une langue commune et crédible entre les acteurs de nationalités diverses. La langue nippone ne correspondait pas vraiment et on a vite réalisé que le lingala convenait le mieux.
Les acteurs japonais que l’on voit dans le film ont donc été doublés ?
Cédric Ido : Non, ils parlent réellement le lingala dans le film. C’est une langue assez proche du japonais, il y a des mots qui sonnent pareils, comme les phonèmes. Il y a beaucoup de similitudes.
La musique est très présente dans « Tinye So », avec un rythme qui n’arrête pas du début à la fin.
Daouda Coulibaly : Effectivement au Mali, on a une forte tradition musicale et je voulais le faire ressentir à travers l’histoire, en faire presque un personnage à part entière. Je me suis très bien trouvé avec Manjoul, le musicien qui à conçu le morceau entier. Il fait de la musique reggae à la base mais il a très vite compris ce que je voulais.
Cédric, tu joues, tu réalises, tu écris dans le film. As-tu une préférence ?
Cédric Ido : L’idéal pour moi, c’est de pouvoir faire les trois même si je sais que ce n’est pas toujours possible. L’écriture, la réalisation, le jeu de comédien sont des choses que j’ai apprises à différent moments de ma vie et si je peux me permettre de faire les trois, ça me dérange pas.
Brièvement le thème, le message que vous vouliez partager ?
Daouda Coulibaly : Me réapproprier mon histoire, la culture bambara de mes ancêtres, me réattribuer mon africanité tout simplement…
Cédric Ido : La métaphore du film, c’est une guerre à petite échelle, pour dire que s’il devait arriver qu’il reste trois hommes sur terre, ils s’entretueraient toujours pour l’appât du gain. On oublie généralement de se poser la question : « Quelle en est la motivation ? ».