Le tennisman de 17 ans est le premier joueur burundais [à avoir livré et remporté un match à Wimbledon. Il est aussi issu des quartiers dits défavorisés… En avril, Iwacu brossait déjà le portrait d’une référence pour de nombreux adolescents de Bujumbura.
Il a brisé le mythe ! Hassan Ndayishimiye vient de démontrer que le tennis n’est pas réservé exclusivement aux nantis des quartiers chics de Bujumbura. Natif de Buyenzi, il évolue actuellement au Centre international du tennis, en Afrique du sud. Jumaïne Ndikuriyo, un de ses amis, n’en revient toujours pas : « vu le coût de l’équipement, un jeune d’un quartier dit défavorisé comme le nôtre n’avait aucune chance de percer. »
Aîné d’une famille de trois enfants, il se met au tennis à 7 ans, motivé par son père, entraîneur de cette discipline à l’Entente Sportive de Bujumbura (ESB). Il a sept ans quand il la préfère au football : « Mon père s’arrangeait pour que je l’accompagne à l’ESB et cela m’a poussé à l’amour du tennis. Je lui en suis reconnaissant. »
Une année plus tard, le jeune Hassan remporte des victoires dans les moins de 10 ans. Son père jubile : « Je suis fière de mon fils. » Et c’était le point de départ pour d’autres conquêtes.
En 2004, Hassan s’envole pour Nairobi où il va évoluer dans Sadili Oval Tennis Club, sans pour autant y interrompre sa scolarité. Trois ans après, ses talents le conduisent en République Sud-africaine dans le South african international tennis center.
Apprécié par ses encadreurs
Un séjour qui le rend imbattable à Bujumbura dans la catégorie des moins de 14 ans : « Il a été premier sur 12 compétiteurs », se réjouit Nadine Ciza, Secrétaire générale de la Fédération de Tennis du Burundi (FTB). Il épate aussi les spectateurs venus nombreux de Buyenzi soutenir leur idole sur la terre battue de l’ESB. Hassan Murisho n’en revient pas : « Impressionnant ! Ses mouvements acrobatiques sont d’une précision extraordinaire », s’extasie l’ancien champion national de tennis.
Malgré ce succès, Hassan reste humble. Il sait qu’il n’a pas encore atteint le niveau des grands tennismen comme celui de l’australien Leyton Hewitt dont il est le fan. Et ses entraineurs l’y aident : « Ils m’ont toujours conseillé de ne jamais négliger un seul match et de le considérer comme un combat. » Et qui dit combat, dit vainqueurs et vaincus. Hassan, lui, se veut toujours des premiers.