Une amende de 100.000 Fbu est payée par chaque véhicule attrapé en train d’être lavé au bord du lac Tanganyika. Les propriétaires se lamentent tandis que le ministère de l’Environnement qualifie cette mesure dissuasive de légale.
Près de trois semaines que la plage du lac Tanganyika, située entre le port de Bujumbura et le Cercle Nautique, est devenue inaccessible pour les véhicules. Surtout ceux qui y vont pour le lavage. De hauts gradés de la police en compagnie des autorités municipales, dont Juma Saïd, maire de la ville, sont là depuis très tôt le matin de ce samedi 9 août.
Plusieurs voitures ont été taxées d’une amende de 100.000Fbu. Malgré les supplications des propriétaires arguant que le lieu est public, personne n’a pas récupéré sa voiture sans payer cette amende.
« C’est pour protéger le lac Tanganyika comme le recommande le nouveau code de l’eau et de l’environnement », a confié le maire de la ville de Bujumbura à la presse, qui cherchait à savoir le pourquoi de cette amende. Pour lui, « ça doit être un travail collégial ».
Cependant, ceux qui sont touchés par cette sanction ne l’entendent pas de cette oreille. I.N. trouve que cette mesure est injuste : « L’eau utilisée pour laver nos véhicules n’est pas versée dans le lac. Elle s’infiltre dans le sol. » Et d’ajouter que si cette mesure devait être appliquée, ce serait mieux d’abord de la porter à la connaissance de la population. Par ailleurs, il souligne que les grands pollueurs ne sont pas visés. « Ceux qui polluent le lac sont surtout les propriétaires des usines et entreprises riveraines du lac. C’est aussi ces constructions anarchiques au bord du lac ou dans les zones tampons du lac. »
Un travail louable
Du côté du ministère de l’Environnement, on assure que ce « travail louable » entre dans le cadre de la lutte contre la pollution du lac Tanganyika. Rémy Ndayishimiye, son porte-parole, fait savoir que des textes d’application du nouveau code de l’eau et de l’environnement, promulgué le 26 mars 2012, ont été mis en place. En mai 2014, précise-t-il, en se référant à ces textes, des séances de sensibilisation ont été organisées à l’endroit du personnel du ministère de la Sécurité publique, de la Santé et de l’Environnement. Objectif : les inviter à aider dans la mise en application du nouveau code et ses différents textes d’application. 71 agents ont été formés. Selon M. Ndayishimiye, ils ont à leur disposition des reçus et des cartes d’OPJ leur permettant de bien surveiller et d’attraper les contrevenants au code.
Désormais, signale-t-il, toutes les usines doivent être raccordées aux tuyaux de la SETEMU vers les stations d’épuration des eaux usées à Buterere.
Mesure salutaire! L’eau qui s’infiltre à quelques mètres de la rive se retrouve dans le lac sans filtration aucune.