Dimanche 24 novembre 2024

Editorial

Halte aux assassinats ciblés !

15/07/2016 11
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Nous sommes choqués, consternés, affligés, attristés…» Des messages de condoléance ont fusé de partout après l’assassinat de la députée de l’EALA, Hafsa Mossi. Une mère, une femme politique dévouée pour son pays. C’est une grande perte non seulement pour sa famille biologique ou politique, mais aussi le pays. Ce meurtre de trop brise les coeurs et plonge le pays dans une psychose. Les criminels rôdent un peu partout, tuent sans scrupule et rien ne semble les arrêter.

Il s’observait une sorte d’accalmie à Bujumbura et dans des zones chaudes car les armes qui crépitaient la nuit avaient presque cessé, il y a quelques jours. Cependant, les gens sont assassinés en pleine journée et les bourreaux
ne sont malheureusement pas identifiés.

Personne n’est à l’abri, même les femmes. Le plus grave, c’est que les Burundais semblent perdre les valeurs d’ «Ubuntu», l’empathie. Par contre, la haine et l’intolérance gagnent du terrain dans leurs coeurs. Sur un article
annonçant l’assassinat de Hafsa Mossi, un internaute a fait un commentaire sur le site d’Iwacu- supposé être visité
par des intellectuels- un commentaire qui fait froid dans le dos : « Je suis vraiment attristé par la mort de Hafsa Mossi malgré qu’elle fût DD.» Triste.

Il est plus qu’urgent que le pays sorte de cette situation de « ni guerre ni paix ». Comment y arriver ? On ne le dira jamais assez que seul le dialogue franc, sincère et inclusif nous en sortira.

«L’objectif de cette rencontre sera de définir les termes d’un terrain d›entente, de les classer par ordre de priorité, et éventuellement de définir un calendrier pour un dialogue fructueux.» Déclaration faite par le directeur de la Communication et des affaires publiques de l’EAC avant le deuxième round des pourparlers inter-burundais à Arusha.

Certes, il y a eu des imperfections au niveau de l’organisation. Mais, tout le monde s’accorde à dire que comparativement à la première rencontre, il y a eu cette fois un léger mieux. Espérons que le « plan de sortie » de crise au Burundi, que le médiateur va soumettre au sommet de l’UA pour approbation, contribuera à persuader toutes les parties en conflit à s’asseoir autour d’une même table. Pour l’intérêt supérieur de la Nation et pour le bien de tous les Burundais !

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Oscar Ninteretse

    Est ce qu’il dérange?

  2. nziguheba leonidas

    Il est inconcevable de voir à l’heure où nous sommes un pouvoir qui se radicalise contre lui-même. Le pouvoir NKURU en est un exemple éloquent. Comment se fait il que un pouvoir mandaté (ou sois disant être mandaté par le peuple) tue et extermine tout ce qui ne fait pas ce qu’il souhaite. Hier c’était …….. je ne voudrais pas trop dire car je risque d’être épuisé, aujourd’hui c’est autour de AFSA Mossi. Une personnalité aussi importante soit-elle qui se fait abattre au grand jour après des jours et des jours de poursuite pour avoir « osé » visiter les malheureux réfugiés de MAHAMA que BUNYONI et sa junte qualifie de MUJERI. Comment une si grande personnalité qui a occupé et qui occupe des fonctions importantes dans le pays soit assassiné et que les premiers enquêtes disent que la cause probable de sa mort serait liée à une affaire familiale? Mon oeil!!!
    Je crois que tout simplement il est grand temps que les Burundais comprennent (même ceux du parti au pouvoir ) que comme l’a annoncé Fidèle, « en politique on ne tue pas on élimine l’obstacle » de la mise en place du plan safisha de Peter et Bunyoni.
    A bon entendeur, salut!

  3. Ntahitangiye

    « Il est plus qu’urgent que le pays sorte de cette situation de « ni guerre ni paix ». Comment y arriver ? On ne le dira jamais assez que seul le dialogue franc, sincère et inclusif nous en sortira. »

    http://www.rfi.fr/afrique/20160715-reaction-afrique-nice-attentants-camion-condoleances-meurtrier-promenade-anglais.

    Y-a-t-il un problème de dialogue franc, sincère et inclusif en France ?

  4. Bakari

    « … contribuera à persuader toutes les parties en conflit à s’asseoir autour d’une même table. Pour l’intérêt supérieur de la Nation et pour le bien de tous les Burundais ! »
    Pour le bien de tous? Mon oeil! Dites plutôt pour leurs jetons de présence!

  5. Mudy

    Merci Mr Leandre;ubuzima ni ubuzima kandi ni amazi aseseka ntibayore.Ntawakagomvye kugira icoyongeye kuwapfuye ngo naho yari iki canke kiriya;canke ngo naho yava aha canke hariya;canke ngo naho yasa uku canke kuriya;….Hafsa ni igihombo kugihugu cose.
    Imana imwakire mubwami bwayo.Murakoze

  6. JK

    Mr Sikuyavuga,
    Dans le temps au Burundi, on concourait aux assassinats de masse dans des prisons publiques. La donne a changé aujourd’hui puisqu’on parle d’assassinats ciblés à ciel ouvert, comme vous aussi vous l’évoquez dans votre éditorial. Alors, je me demande à quel autre encore genre d’assassinats auquel la Population burundaise devrait-elle faire face ou endurer, si les régimes au Burundi se suivent toujours et se ressemblent en matière de crimes contre leur Peuple? Y aurait-il au moins un jour, un régime ou un président de la République du Burundi qui nous surprendrait en faisant mieux que ceux dont nous avons connus jusqu’ici? Dites-moi quel mouvement politique ou civil qui accourt à Arusha aujourd’hui, pourrait nous jurer qu’une fois au pouvoir, il serait exempt d’assassinats de masse ou ciblés??? Je vous le dit, la mentalité est une chose et la coutume c’en est une autre…

  7. Karabadogomba

    Je le dis et je le répète: avec l’attitude de Bujumbura à Arusha de saboter le dialogue avec la vraie opposition, le pire est à venir. Il va y avoir la radicalisation des positions, des actes criminels et suicidaires. Attendez-vous à des Kamikazes burundais.

  8. Jereve

    Face à cette série sans fin d’assassinats ciblés, nous sommes confrontés au dilemme cornélien. 1. Continuer à soutenir le pouvoir, et par conséquent accepter que les proches (et d’autres victimes) soient sacrifiés les uns après les autres. 2. Écouter notre conscience et morale qui nous tourmentent et sans cesse nous conseillent de tout faire pour donner la priorité à la préservation des vies humaines. En d’autres mots, privilégier la vie aux dépens du droit (réel ou fictif) d’un homme. Le choix n’est pas facile. Mais lorsque on se rend compte que ce à quoi on a droit n’est pas ou n’est plus bon ni pour nous ni pour les autres, alors le choix devient clair.

    • venant

      Cher Jereve,

      Je pense que nous devrions nous placer au-dessus du dilemme cornélien que vous évoquez et nous dire au fond de nous-mêmes que notre Créateur a son mot à dire sur ce qui se passe dans notre pays. Il dira son mot au temps où il le voudra pour le bien de nous tous. La question est de savoir si nous le supplions comme il faut pour que sa volonté sur le Burundi se concrétise. Les catholiques pratiquants du Burundi sont nombreux. Ils devraient donc invoquer Notre Créateur pour que le Burundi revienne sur le chemin de la paix et du développement durables. En cela les évêques et les prêtres de notre pays ont un rôle inestimable à jouer car ils connaissent parfaitement la prière que les fidèles devraient réciter régulièrement dans les églises pour consacrer notre pays au coeur douloureux et immaculée de Marie qui se chargera, elle, de la transmettre à Dieu.

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