Depuis juin de cette année, les effectifs des demandeurs d’asile s’accroissent. La plupart sont des Congolais mais aussi quelques Rwandais. Le personnel de l’ONPRA a dû changer le rythme de travail.
<doc5189|right>Ils sont nombreux à l’Office National de Protection des Réfugiés et Apatrides (ONPRA), situé à l’avenue de l’OUA, près de la société AMSAR. Les enfants passent toute la journée à jouer dans la cour intérieure. Les sentinelles ne les laissent pas sortir pour éviter les accidents. Les adultes forment de longues haies pour se faire enregistrer. La plupart viennent du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. «Nous avons fui des combats opposant les FARDC à la rébellion du M23», raconte une quadragénaire, tenant un enfant entre dans ses bras. D’après elle, ces attaques ont causé des déplacements massifs de la population.
Sous couvert d’anonymat, une mère de six enfants affirme avoir quitté le Congo à cause des affrontements entre les Mayi-Mayi, les Interahamwe et l’armée régulière. « De paisibles citoyens sont tués et des femmes sont systématiquement violées », déplore-t-elle. D’après elle, l’ONPRA les héberge seulement. « Nous ne sommes pas nourris. Chaque famille se débrouille pour avoir à manger», explique-t-elle. Tous ces réfugiés demandent à l’office d’accélérer le processus d’enregistrement pour qu’ils soient transférés dans différents camps où ils seront assistés.
« Les demandeurs d’asile ont augmenté »
Jean Bosco Nduwimana, coordonnateur de l’ONPRA, affirme que ce phénomène a pris une grande ampleur depuis juin de cette année : « Nous avons totalisé 625 familles composées de 2540 individus jusqu’en août. La plupart sont des Congolais.» Selon lui, ils viennent principalement des localités de Bukavu, Uvira, Fizi, Katanga, Kabare, Kadutu, Karehe, Rubumbashi, Shabunda, Mwenga, Walungu, Rucuru, Goma, Masisi, Kindu, Kalemi et Kisangani. Jean Bosco Nduwimana ajoute que l’office a également accueilli quelques Rwandais ayant fui en raison leurs opinions politiques. Toutefois, le coordonnateur de l’ONPRA parle aussi de réfugiés Somaliens, Ivoiriens, Soudanais et Comoriens qui vivent déjà au Burundi.
Jean Bosco Nduwimana affirme que l’office n’a pas d’assistance particulière à apporter à ces demandeurs d’asile : « Nous leur avons donné un abri contre les intempéries. » Suite à cet afflux, il explique que l’ONPRA a changé le rythme de travail pour que les réfugiés soient vite évacués : « Ils étaient transférés dans les camps, une fois le mois, mais la même opération se fait actuellement une fois par semaine. » Selon lui, l’enregistrement qui se faisait deux fois la semaine est aujourd’hui faite trois fois par semaine. Néanmoins, l’office se heurte à des difficultés liées au manque de ressources humaines suffisantes et d’infrastructures d’accueil.
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Depuis mars jusque fin août 2012, l’ONPRA a déjà accueilli 1598 demandeurs d’asile venus d’Uvira, 1123 de Fizi, 243 de Mwenga, 196 de Goma et 160 venus de Walungu. Trois principaux camps Gasorwe (commune Gasorwe), Musasa (commune Kiremba), Bwagiriza (commune Butezi) et un site de réfugiés rwandais dans la commune Bukemba en province Rutana ont été aménagés à cet effet. Cependant, d’après le coordonateur de l’ONPRA, les camps de Gasorwe et Musasa sont considérés comme stables, car ils n’accueillent plus de nouveaux réfugiés. Il n’y a plus de places aux alentours pour de nouvelles constructions. Les réfugiés sont alors transférés au camp de Bwagiriza.