La police a arrêté six représentants des étudiants du campus Kiriri, ce 20 juin. Elle les accuse d’être responsables d’une grève en cours à l’Institut Technique Supérieur (ITS). Deux d’entre eux sont déjà relâchés. Les universitaires réclament la libération des quatre autres.
Le représentant des étudiants du campus Kiriri, celui de la FER (Fraternité des Etudiants de Rumuri) du campus Kiriri, le délégué général de l’ITS, les délégués de la 2ème licence en électromécanique, de la 2ème candidature en Génie informatique de télécommunication, ainsi que celui de la 1ère licence en informatique sont arrêtés et détenus par la police.
Des étudiants, choisis comme intermédiaires entre les universitaires et l’administration académique dans cette grève, disent ignorer le mobile de cette arrestation.
Selon Richard Bigirimana, le représentant des étudiants du campus Kiriri arrêté et relâché quelques minutes après, la police a débarqué sans qu’il n’y ait aucune alerte. « Les policiers ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes, alors que nous n’avions rien fait de mal, à part manifester notre mécontentement. Ensuite, ils nous ont embarqué, sur ordre du commandant de sécurité de l’Université du Burundi», explique-t-il.
Il précise que ces policiers ont commencé par les tabasser avant de les acheminer dans les cachots du bureau spécial de roulage (BSR). Ceux qui ont été libérés l’ont été sous la condition d’arrêter immédiatement la grève.
Apollinaire Baryana, nommé comme porte-parole de ces universitaires en grève, fait savoir qu’elle a débuté depuis le 19 juin. « Nous l’avons entamée dans le but de revendiquer le changement de certains manquements observés dans notre institut», souligne-t-il.
Il signale, notamment, le manque de professeurs qui fait que l’année académique est longue, le manque de matériel répondant aux exigences du moment, le retard dans le versement de la bourse du mois de mai et juin pour les étudiants de la 2ème et 4ème année et une autre de 3 mois pour les étudiants de la 1ère année.
Les étudiants réclament la libération immédiate de leurs camarades
Apollinaire Baryana précise que cette grève se déroule de manière pacifique. « Nous sommes surpris de l’intervention des policiers qui sont venus prendre nos camarades alors qu’ils n’avaient commis aucune violation de la loi.» Il demande, au nom de tous les étudiants, de les relâcher dans les plus brefs délais.
Gaston Hakiza, recteur de l’université du Burundi, affirme être le responsable de ces arrestations : « J’ai demandé à la police d’intervenir parce que ces étudiants avaient barricadé la rue et se sont enfermés afin d’empêcher l’accès au campus à toute personne»
Il fait savoir que ces étudiants interdisaient aux professeurs des autres facultés de franchir les portes du campus alors qu’il s’était déjà entretenu avec eux à propos de ces reclamations.
Pour les étudiants toujours au cachot du BSR, il mentionne que cela dépend des procédures de la police : « C’est à la police de décider de leur relâchement ou pas.»
En ce qui concerne les revendications de ces étudiants, M.Hakiza précise qu’un budget de recrutement des professeurs est prévu. « Nous avons un problème de trouver des professeurs docteurs. Mais pour les assistants, le recrutement est en cours», explique-t-il.
Il précise que la bourse est gérée au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « D’ici la semaine prochaine, ils pourront avoir leur argent», promet-il.
Le recteur interpelle les étudiants de reprendre les cours au lieu de perdre leur temps dans les manifestations. «Le matériel qu’ils réclament n’est toujours pas disponible, mais son coût est prévu dans le budget de l’Etat», souligne-t-il.