« Le renforcement d’un Etat, ce n’est pas de refuser aux citoyens d’exercer leur liberté et d’exprimer leurs préoccupations. Ces refus fragilisent plutôt un Etat », déclare Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), ce mardi 20 mars, au cours d’une rencontre avec le 2ème vice-président de la République à Bujumbura.
<doc3353|left>D’après lui, le danger pour un pays n’est pas que les citoyens s’expriment, font des grèves ou des manifestations : « Le danger pour un pays c’est lorsque les préoccupations exprimées par ces citoyens ne trouvent pas de réponses. »
Pour lui, si on n’apporte pas de solutions urgentes aux préoccupations de la population et qu’on lui refuse le droit absolu et inaliénable de manifestation reconnu par la Constitution burundaise et des Conventions internationales pourtant ratifiées par le gouvernement burundais , il y aura en fin de compte des explosions. Il fait un clin d’œil au gouvernement : « Si on nous refuse de manifester légalement, des explosions finiront par se créer. »
Pacifique Nininahazwe est clair quant aux différentes intimidations stipulant que cette manifestation pourrait tourner à la catastrophe: « Si on organise une marche manifestation légalement, la police a l’obligation de nous sécuriser. Elle doit protéger la liberté des citoyens. »
Il reconnaît, par ailleurs, que ce n’est pas la marche manifestation qui apportera des réponses mais souligne que « la rue donne une occasion de transmettre un message lorsque celui-ci n’a pas été entendu à travers des voies ou des canaux appropriés ». Il déplore, en outre, un manque de cadre de dialogue, « pourtant demandé, il y a une année ».
Pour ceux qui tentent de justifier la cherté de la vie par la crise économique mondiale, Pacifique Nininahazwe affirme que ce seul fait ne peut pas expliquer la vie chère au Burundi.
Il dénonce un manque de vision claire et directe pour répondre aux préoccupations de la population. Les mesures d’austérité prônées par les autorités, signale-t-il, touchent le petit peuple au moment où les hauts dignitaires semblent ne pas être concernés.