Suite à l’arrestation suivie de l’incarcération de Me Suzanne Bukuru, l’ordre des avocats du Burundi a décrété une semaine de grève depuis ce 25 juillet.
Lundi matin, 90 avocats se sont fixé rendez-vous au Parquet général de la République. Dans leurs toges noires et alignés devant l’entrée principale du parquet, ils portaient une affiche sur laquelle on pouvait lire : « Libérez Me Suzanne Bukuru !!! »
Selon Me Isodore Rufyikiri, président du barreau, les avocats ne peuvent rester inactifs face à cette injustice commise à leur collègue. « Rien ne peut justifier cette arrestation juridiquement insensée et inexplicable de Me Suzanne Bukuru », indique-t-il.
Il croit que c’est une stratégie froidement imaginée afin de priver d’une défense incorruptible aux mineurs qu’elle défend dans le ‘’dossier Patrice Faye’’ : « C’est aussi une façon de décourager tout autre avocat audacieux qui oserait s’occuper de ce dossier », craint-il.
« C’est un montage »
A propos de l’espionnage dont on accuse Me Suzanne Bukuru, le bâtonnier indique que c’est une diffamation montée de toutes pièces à l’endroit de cette militante très engagée des droits de l’enfant. « Une telle infraction ne peut-être légalement commise que par un étranger contre la sûreté extérieur de l’Etat et qui, pour être qualifiée comme telle, suppose que le Burundi soit en période de guerre », explique-t-il.
Et de conclure que cette infraction est à la fois inexistante et impossible pour le cas de Me Bukuru.
Afin de régler ce problème, Me Isidore Rufyikiri interpelle le Président de la République, chef suprême de la magistrature : « Des magistrats corrompus justifient leurs écarts de fonction comme étant des ordres venus d’en haut, et nous aimerions que le chef de l’exécutif réagisse pour arrêter cette injustice inacceptable », demande-t-il.