Cet appel a été lancé pour ce mardi 27 mars par les syndicats et les associations de la société civile.
Sur les boulevards et avenues du centre-ville de Bujumbura, l’ambiance rappelle un dimanche ou une autre journée fériée. Aux avenues de la mission, du commerce, de la Victoire…, plusieurs boutiques, magasins, alimentations, studios photos, cybers, salons de coiffure sont fermés. Cependant, quelques magasins, pharmacies et boulangeries ont leurs portes entrouvertes. Quelques minibus et bus assurant le transport dans la ville sont garés sur les différents parkings. « Malheureusement, il n’y a pas des passagers », se plaints des chauffeurs rencontrés sur place. Ceux du parking-Sud du marché central de Bujumbura indiquent qu’ils ont été contraints par la police de venir y stationner. Le marché central de Bujumbura est désert à 90%. A l’intérieur, plusieurs kiosques sont fermés et les commerçants qui ont eu le courage d’ouvrir leurs kiosques les ont fermés aux environs de 10 heures. Ils disent qu’il n’y a pas de clients. Toute la partie occidentale et la moitié de la partie orientale du marché sont presque vides. Même les portefaix derrière le marché central sont désœuvrés par manque de sacs à porter. Dans de petits marchés du quartier où on vend de la nourriture (viande, ndagala, fruits,…), les femmes, assises par terre, signalent qu’elles sont là pour éviter que leurs produits ne pourrissent. Elles notent cependant que l’appel lancé à la grève générale est bel et bien fondé : « C’est réel, la vie est chère, on ne peut plus manger même deux fois par jour », explique l’une d’entre elles. A la Gare du Nord (Kamenge), les minibus, les taxis, les motos et les vélos sont à leur place de stationnement, mais la circulation n’est pas intense. Le boulevard du 28 Novembre, pourtant très fréquenté, est désert lui aussi. seuls quelques minibus assurent le transport. Quelques chauffeurs contactés soulignent qu’ils sont pour la grève. Mais qu’ils ne peuvent pas se nourrir sans travailler. Toutes les banques sont ouvertes et les ouvriers, sur différents chantiers, sont à l’œuvre. Dans les bureaux, des absences s’observent. Au bureau de l’Office Burundais des Recettes (OBR), à la SOCABU (Société d’assurance) et à la Regideso (eau et électricité), les employés n’ont pas répondu à l’appel à la grève générale. Aux environs de ces bureaux, des policiers y ont été déployés pour assurer la sécurité.
L’enseignement paralysé aussi
Malgré l’appel lancé par les ministres de la Fonction Publique, de la Sécurité Publique et de l’Enseignement de Base et Secondaire, quelques enseignants ne se sont pas présentés au travail. A l’Université du Burundi, au campus Mutanga, les cours n’ont pas été dispensés. C’est le même constat, à l’Université du Lac Tanganyika où les activités sont suspendues comme les cours, la présentation des mémoires,… Au lycée du lac Tanganyika, 10 enseignants sont présents mais ils sont inactifs. Pour le lycée Ngagara, seuls cinq enseignants se sont présentés au travail. Concernant le lycée Municipal de Buyenzi, les écoles primaires Stella Matutina et Bassin, tous les enseignants, tous les élèves ont répondu à l’appel à la grève générale. Quant à l’école primaire de Gikungu, seul le directeur Laurent Ndayavugwa, est en train de superviser toutes les classes. Il nous a indiqué que quatre enseignants sur 21 lui ont signifié les raisons de leur absence. Pour les différents hôpitaux, Roi Khaled, Prince Régent Charles et Prince Louis Rwagasore, le travail minimum est assuré.