Vendredi 22 novembre 2024

Société

Grossesses en milieu scolaire : «Parler de sexualité est tabou dans les familles»

10/12/2019 Commentaires fermés sur Grossesses en milieu scolaire : «Parler de sexualité est tabou dans les familles»
Grossesses en milieu scolaire : «Parler de sexualité est tabou dans les familles»
14.000 jeunes filles ont abandonné l’école en raison de grossesses non désirées entre 2009-2016.

Ce vendredi 28 novembre à Bujumbura, des représentants de l’Etat et de la société civile ont débattu sur la recrudescence des grossesses non désirées en milieu scolaire.

14.000. C’est le nombre de jeunes filles ayant abandonné l’école en raison de grossesses non désirées entre 2009-2016, selon le FNUAP. La tranche d’âge concernée est comprise entre 12-19ans. Face à ces données alarmantes, Jeanine Ihorihoze, directrice en charge du suivi des grossesses non désirées en milieu scolaire au ministère de l’Education, pointe du doigt «la démission» d’un bon nombre de parents: «Beaucoup de parents délèguent aujourd’hui l’entière responsabilité de l’éducation de leurs enfants à l’école. Les leçons de vie apprises ‘’au coin du feu’’ n’ont plus cours aujourd’hui.»Elle évoque également le cas d’enseignants «qui salissent le métier» en abusant de leurs écolières.

Alexis Niyonizigiye, expert en éducation et comportement, abonde dans le sens : «Un enfant qui a reçu une solide éducation de ses parents sait comment déjouer les pièges de la vie.» La coordinatrice nationale de l’APFB(Association de Promotion de la fille burundaise), Alice Nkunzimana,  cite les carences en matière d’éducation sexuelle dans les familles : «Discuter de la sexualité est un tabou dans plein de ménages.» A propos de la culture burundaise qui serait un frein à ces débats sur la sexualité en famille, elle ne mâche pas ses mots : «Inculquer à son enfant des attitudes responsables pour favoriser son épanouissement n’est pas du déracinement, c’est au contraire vital

Isidore Nteturuye, représentant de la FENADEB (Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance au Burundi), insiste sur le non-consentement sexuel en matière de grossesses non désirées pour les filles mineures : «La fille mineure n’est en aucun cas responsable de sa grossesse, même en partie. C’est l’adulte auteur de cette grossesse à qui incombe la totale responsabilité.» Et la représentante de l’APFB d’affirmer que mettre enceinte une mineure constitue un viol.

Mme Ihorihoze a mis l’accent sur l’enseignement de la santé sexuelle et reproductive qui doit être renforcée dans les écoles.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 046 users online