Des restaurants, des secrétariats publics, des boutiques, des cordonneries, le petit commerce qui exerce le long de la route qui sépare les locaux de l’Université du Burundi et Nyakabiga III ont déjà cessé leurs activités. Les autres sont sur le point de fermer, si les étudiants, plus de 10.000, ne reprennent pas les cours.
« D’habitude, notre bistrot vend facilement 20 à 25 caisses de Primus par jour. Mais aujourd’hui, c’est entre 2 et 3 casiers », se plaint un serveur qui travaille à La diffusion. Pour l’Amstel, ajoute-t-il, on arrive difficilement à écouler une caisse, alors qu’avant c’était entre 17 et 20 caisses par jour. Pour les limonades, les caisses vendues sont passées de 8 à 1. A la cuisine, le bistrot faisait entrer 300.000 Fbu, mais, aujourd’hui, il ne dépasse pas 30 mille Fbu. Nous espérons qu’ils vont revenir bientôt, sinon nous allons fermer comme les autres.
Claver Barandagiye est propriétaire d’un secrétariat public. Il raconte que les étudiants ne viennent plus pour photocopier les notes de cours, saisir leurs mémoires ou rapport de stages. Il a vu son bénéfice journalier régresser de 50%. C’est le même cas pour les vendeurs de tubercules, de légumineuses, des fruits et légumes, de charbon, etc.
Pascal Bangurambona, cordonnier et fabricant de babouches en cuir, recevait une vingtaine de clients de l’UB. « La plupart des étudiants sont des sportifs et leurs chaussures s’usent facilement. Aujourd’hui, il n’y a même pas un seul client. » Pour les coiffeurs, certains sont passés de 15 à 20 clients par jour à 2 à 5. « Je paie l’électricité, le loyer et si la situation perdure, je serais dans l’obligation de fermer », confie l’un d’entre eux. Idem pour les couturiers installés à côté du petit marché. Ils signalent qu’ils n’ont plus vu passer un client, depuis deux semaines.