Au premier jour de la grève du Syndicat national du personnel (Synapa) soignant au Centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK), les patients se disent affectés, pénalisés par cet arrêt de travail. Ce mercredi 21 février, ils affirmaient avoir perdu l’espoir.
«Je n’ai pas eu de médicaments pour mon enfant qui souffre de l’épilepsie. Pourtant, les médecins nous en avaient prescrit», se lamente une femme désemparée.
Un homme originaire de Ngara à Bubanza témoigne qu’en l’absence de ses médicaments, il passe des nuits blanches. Il craint une rechute: «Dans une semaine, au cas où je n’aurais pas encore pris mes médicaments, la maladie montera d’un cran».
Les patients demandent à la direction de ce centre de trouver un terrain d’entente avec les syndicalistes. Autrement, ils ne savent pas à quel saint se vouer. «La direction nous ordonne de rentrer mais, je crains que mon enfant ne devienne agressif s’il ne prend pas ses comprimés », s’indigne une femme rencontrée au CNPK ce mercredi.
Adolphe Niyongere, président de ce syndicat, affirme qu’ils sont organisés pour la gestion des cas d’urgence. «Nous assurons le service minimum». Au cas où les trois jours s’achèveraient sans que la direction n’ait trouvé de solutions, il appartiendra au comité de prendre des mesures.
Hyppolyte Manirakiza, directeur du CNPK, affirme ne pas comprendre la démarche de ces syndicalistes. Il soutient que leurs arguments sont basés sur des allégations mensongères. Il leur rappelle qu’ils sont responsables avant tout de la santé des patients.
Pour rappel, les membres du syndicat Synapa au CNPK reprochent à la direction de ce centre notamment la confiscation de la prime basée sur le financement des performances et le dysfonctionnement du cadre permanent.