Gretta Kathia Iradukunda est la gagnante du Prix AWA, catégorie Vote public. Il s’agit d’une compétition organisée par ENABEL (Agence belge de développement) qui met en lumière des entrepreneures africaines. Quatre questions à cette jeune burundaise.
Vous venez de remporter le Prix AWA, édition 2022. Comment vous sentez-vous ? Et quelle est la valeur de ce concours ?
Je suis vraiment très contente. C’est un honneur pour moi, pour le Burundi, pour les entrepreneures et toutes les femmes africaines.
Sa valeur est inestimable. Premièrement parce que c’est vraiment un cadre d’échanges, un cadre de networking avec d’autres femmes entrepreneures. Ce qui est très important. Deuxièmement, c’est une ouverture à l’international, à tout ce qui est partenaire, opportunité de vente, opportunité de clients, etc. C’est aussi grâce aux soutiens d’incubation, d’accompagnement qui nous permettra d’élever notre entreprise à un autre niveau. Le prix a une valeur de 50 mille euros. Et ça donne l’occasion de visiter la Belgique afin de rencontrer d’autres entrepreneurs pour une inspiration mutuelle. Bref, ce concours vise à renforcer l’entrepreneuriat féminin.
Dans cette compétition, il y a quatre catégories. La catégorie vote du public (Prix public), la catégorie start-up, catégorie Scale-up et la catégorie innovation.
Quelle idée avez présenté pour remporter ce prix ?
Le projet que j’ai présenté c’est « Fabrication des objets d’arts à base de la jacinthe d’eau ». C’est un projet qui vient, à la fois, protéger le lac Tanganyika et promouvoir l’autonomisation de la femme artisane.
Donc, pour vous, la jacinthe d’eau est une opportunité ?
Dire que c’est un profit, ça serait peut-être de se réjouir de la présence de la jacinthe d’eau sur le lac Tanganyika. Pour moi, la jacinthe d’eau est un défi que nous pouvons transformer en opportunités. Elle est envahissante et nuisible. Et pour lutter contre cette plante, nous pouvons la transformer en d’autres produits artisanaux, objets d’arts.
Parlez-nous en peu de Hyacinth Art house
Il s’agit d’une entreprise sociale engagée dans la protection du lac Tanganyika à travers la lutte contre les plantes invasives notamment la jacinthe d’eau. Je l’ai fondée en mars 2021. Elle gère aujourd’hui quatre programmes : un programme de restauration à travers la collecte de la jacinthe d’eau dans le lac et d’autres déchets solides ; le programme d’autonomisation des femmes artisanes, renforcer leurs capacités ; accompagner le gouvernement ou d’autres campagnes nationales ou mondiales sur la protection de l’environnement, et transformer la jacinthe d’eau en objets d’arts.
Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze