Jeudi 21 novembre 2024

#JeSuisIWACU

08/01/2020 Commentaires fermés sur Grande solidarité internationale pour les journalistes d’Iwacu en prison
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37 grands médias du monde dont CNN, The Associated Press, Bloomberg News, The Boston Globe, Forbes, TIME Fortune et HuffPost (USA), Corriere Della Sera (Italie), De Standaard (Belgique), Deutsche Welle, Süddeutsche Zeitung, (Allemagne), Estadão (Brésil), The Financial Times, India Today (Inde), Le Temps (Suisse), Reuters, The Straits Times et TV Azteca (Mexique), appellent à la libération des journalistes d’Iwacu.

Par la Rédaction

« Stupéfait, très touché par cette mobilisation », a commenté avec émotion le fondateur du Groupe de Presse Iwacu ce mercredi depuis Bruxelles. Pour lui, voir cette solidarité des plus grands de la presse mondiale envers un modeste média du Burundi est une preuve que cette « fraternité entre les journalistes à travers le monde n’est pas une légende ».

Hier à New York, une coalition des grands médias internationaux dénommée « one free press coalition », dont la campagne touche des centaines de millions de personnes à travers le monde, a publié sa liste mensuelle des cas les plus urgents. Les journalistes d’Iwacu emprisonnées depuis le 22 octobre 2019 arrivent en 4ème position dans ce triste palmarès qui regroupe 10 cas « urgents ». https://www.onefreepresscoalition.com/news

Antoine Kaburahe salue cette solidarité mondiale et espère la libération des journalistes détenus dans les geôles de la prison de Bubanza depuis plus de deux mois. « Comme journaliste, je suis bien entendu touché par cette empathie internationale. Mais je suis triste pour l’image de mon pays. Les gens qui prennent ce genre de décision injuste causent un grand tort au Burundi et ses dirigeants. L’image du pays ne sort pas agrandie. »

Le journaliste et écrivain estime qu’il serait préférable que le Burundi soit à la Une de la presse mondiale pour d’autres raisons. Antoine Kaburahe veut rester optimiste, malgré tout : « Nous avons un beau pays, un grand potentiel touristique et des atouts pour le développement économique, nous sommes à la veille d’un changement par les urnes, espérons que la situation va changer positivement… », conclut-il.

Pour rappel, les quatre journalistes ont été arrêtés le 22 octobre dernier alors qu’ils étaient en reportage à Bubanza ou des affrontements avaient été signalés. Dans un premier temps ils ont été incarcérés dans un cachot dans des conditions inhumaines et dégradantes avant d’être transférés dans une prison. Accusés de « complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat », le tribunal de Bubanza a requis 15 ans de prison et demandé que leur matériel confisqué (véhicule, caméra etc.) devienne « patrimoine de l’Etat ».

Le mardi 22 octobre, vers midi, une équipe du journal Iwacu dépêchée pour couvrir des affrontements dans la région de Bubanza est arrêtée. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, Egide Harerimana et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza voient leur matériel et leurs téléphones portables saisis. Ils passeront une première nuit au cachot, jusqu'au samedi 26 octobre. Jusqu'alors, aucune charge n'était retenue contre eux. Mais le couperet est tombé : "complicité d'atteinte à la sécurité de l'Etat". Depuis l'arrestation de notre équipe, plusieurs organisations internationales ont réclamé leur libération. Ces quatre journalistes et leur chauffeur n'ont rien fait de plus que remplir leur mission d'informer. Des lecteurs et amis d'Iwacu ont lancé une pétition, réclamant également leur libération. Suite à une décision de la Cour d'appel de Bubanza, notre chauffeur Adolphe a retrouvé sa liberté. Ces événements nous rappellent une autre période sombre d'Iwacu, celle de la disparition de Jean Bigirimana, dont vous pouvez suivre ici le déroulement du dossier, qui a, lui aussi, profondément affecté notre rédaction.