Jean Marie Nshimirimana, représentant légal de SPF « Ntabariza », se dit satisfait de la mise en application de la grâce présidentielle. Néanmoins, il fustige le retard dans l’exécution des jugements et la lenteur dans le traitement des dossiers des justiciables.
« A l’heure où je vous parle, 4828 détenus ont déjà été libérés dans le cadre de la mise en application de la grâce présidentielle », se réjouit Jean Marie Nshimirimana, représentant légal de l’Association Solidarité avec les prisonniers et leurs familles (SPF Ntabariza). Selon lui, le processus de la mise application de ladite grâce s’est bien déroulé.
La commission permanente, tient-il à préciser, continue à analyser les dossiers des détenus pour voir ceux qui sont éligibles à la grâce présidentielle. Et de rappeler que le décret du 5 mars dernier prévoyait de grâcier 5255 détenus. « Le nombre des bénéficiaires de la grâce présidentielle pourra dépasser ce qui avait été projeté, vu que le ministère de la Justice a ordonné que ceux qui ont commis des infractions mineures soient relâchés ».
Des irrégularités subsistent
M. Nshimirimana déplore qu’il s’observe encore, chez certains magistrats, de la lenteur dans le traitement des dossiers des justiciables, et du retard dans l’exécution des jugements. Des procès, ajoute-t-il, sont remis à plusieurs reprises ce qui agacent et découragent les justiciables. « Un détenu peut totaliser une année dans la prison et, à l’issue du procès, il écope de deux mois de servitude pénale »
Ce défenseur des droits des prisonniers demande aux juges d’user de la droiture, de lire et de dire le droit. Ce dernier soutient que certains se cachent derrière le principe du double degré de juridiction et prennent des décisions hâtives : « J’interpelle le ministère de la Justice de suivre de près ces juges qui ternissent l’image de la magistrature et de prendre des sanctions à leur encontre.»
Cet activiste de la société civile recommande de soumettre au travail d’intérêt général les détenus ayant commis des infractions mineures dans le but de désengorger les prisons.
En outre, poursuit-il, certaines femmes enceintes ou allaitantes n’ont pas été libérées parce qu’elles ont été condamnées à de lourdes peines ou à des peines non graciables.
M. Nshimirimana regrette aussi qu’il y ait des cas de récidive : « A l’heure actuelle, on n’en dénombre 26 cas dans la seule prison de Mpimba.» Et de lancer un appel vibrant aux bénéficiaires de la grâce présidentielle de bien se comporter pour éviter de retomber dans des infractions. Car, fait-il remarquer, l’incarcération d’une personne déstabilise les familles.