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Gouvernance : l’OAG scrute certaines communes. Dans le cas de Mugamba, les natifs parlent d’opinion

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gouvernance : l’OAG scrute certaines communes. Dans le cas de Mugamba, les natifs parlent d’opinion

Des noyaux d’observation de la gouvernance ont été mis en place, depuis le mois d’avril 2011, par l’OAG dans les communes Mugamba et Matana (Bururi) ; Cankuzo et Gisagara (Cankuzo). Ce 21 mai, présentation du premier rapport à Mugamba. Mais les natifs et les élus le qualifient d’opinions. L’OAG, lui, le reconnaît incomplet.

<doc4053|right>Ils sont présents dans l’une des salles du Waterfront Hotel, à Bujumbura : les parlementaires élus à Bururi, l’administrateur de la commune Mugamba, les membres du conseil communal et les cadres de cette commune résidant à Bujumbura ont fait le déplacement. Etienne Nyahoza, président du conseil de surveillance à l’OAG, remercie tous ceux qui sont présents : « C’est un témoignage éloquent, de votre part, pour consolider, ensemble, la bonne gouvernance. »

Sur les plans politique et administratif, l’OAG reconnait, entre autres, que les organes prévus par la loi communale ont été effectivement mis en place à Mugamba. « La composition de son conseil communal incarne un certain équilibre: plusieurs formations politiques y sont représentées (Uprona, Cndd-Fdd, Frodebu, Msd, Upd Zigamibanga, Cndd, Fnl). Le personnel est au complet et qualifié, suivant l’article 42 de la loi portant organisation de l’administration communale », affirme maître Godefroid Manirambona, membre du bureau exécutif de l’OAG et présentateur du rapport.

Le souci de préserver la dimension genre est manifeste, selon le rapport. Cinq, sur les quinze membres du conseil, sont des femmes (33,33%).

Des conditions de travail déplorables

Selon ce rapport, le personnel de la commune Mugamba travaille dans des conditions insatisfaisantes. Ainsi, les chefs de zones, de collines et les conseillers collinaires ne sont pas assez motivés. « Par exemple, les chefs de collines ne perçoivent plus régulièrement la prime, pourtant insignifiante, de dix mille francs Bu par mois », précise le présentateur du rapport.

Ensuite, poursuit-il, la gouvernance économique, dans cette commune, a été caractérisée en grande partie par le retard dans l’élaboration du Plan Communal de Développement Communautaire et dans l’adoption du Programme Annuel d’Investissement.

Maître Godefroid Manirambona mentionne que les ressources de la commune sont insuffisantes au regard des besoins. Les dépenses sont essentiellement constituées par les frais de fonctionnement, en l’absence de tout investissement.

En matière d’éducation, souligne le rapport, la commune Mugamba doit surmonter de nombreux problèmes liés aux effectifs très élevés dans les classes. Il y a également l’insuffisance des équipements et du matériel didactique.

Dans le domaine de la santé, l’insuffisance du personnel, aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif, a été mis en exergue dans le rapport de l’OAG.

Rapport qualifié d’opinions par les natifs

L’administrateur communal de Mugamba fait savoir que la commune n’a pas été associé dans l’élaboration de ce rapport et manque de statistiques.
« Dans le domaine de l’enseignement, le rapport ne mentionne pas le nombre d’enfants à l’école primaire ; combien atteignent le secondaire ou l’université ? Ce sont des questions pertinentes qui auraient dû figurer dans le rapport », regrette Festus Ntanyungu, un élu de la province Bururi.

Le président de l’Association pour le Développement de la Commune de Mugamba, Anicet Havyarimana, fait savoir que le rapport doit être enrichit. « Notre association a des activités qu’elle effectue tous les jours. Je ne comprends pas pourquoi, elle n’est citée nulle part dans ce rapport », s’indigne-t-il. Il conseille de ne plus travailler en considérant les opinions des gens.

Cécile Nsabimana, présidente du conseil communal, précise que l’OAG devrait consulter les rapports de l’organe qu’elle dirige. « Nous sommes prêts à fournir des preuves de ce qui est en train d’être fait », affirme-t-elle.

Elle s’étonne que l’échantillon soit invisible dans le rapport et que le nombre de personnes interviewées, ne soit pas mentionné. Pour elle, si le rapport est bien confectionné, il servira d’exemple pour les autres communes, dans tout le pays.

Le président de l’OAG, Onesphore Nduwayo, précise que les moyens ont constitué un obstacle majeur. « Mais également, nous avons eu très peu de temps pour rédiger ce rapport », indique-t-il.

Il promet que, désormais, tous les natifs et administratifs seront associés pour compléter le rapport.

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