Le Sytrapo accuse la direction du GPSB de gestion obscure et confuse : le Directeur général touche un salaire « exorbitant » alors que le résultat financier est en baisse et que seul l’Etat, parmi les actionnaires, a donné sa part du capital durant toute l’année 2013.
Le bilan financier pour l’exercice 2013 est insignifiant et le directeur général continue à toucher un salaire net de 4 500 dollars », se plaint Richard Hatungimana, secrétaire général adjoint du Syndicat des Travailleurs du Port. Il ajoute que durant les 7 derniers mois, son patron était rémunéré 6 000 dollars en tant que directeur général adjoint au moment où son supérieur touchait 14 000 dollars. Le syndicaliste indique que presque 500 millions de Fbu ont été dépensés d’une manière opaque. Pourquoi cette dilapidation orchestrée par la nouvelle équipe dirigeante alors que les résultats de l’entreprise sont en baisse, s’interroge-t-il.
Il ne s’arrête pas là. Il parle aussi de la non-libéralisation du capital où aucun sou n’a été donné par les actionnaires du GPSB durant toute l’année 2013 (( Au terme du contrat avec la succession Ndamama, malgré beaucoup de polémique, la gestion du port a été attribuée depuis le 25 décembre 2012 à GPS (56% d’actions) ainsi qu’aux sociétés Socomib (28% d’actions) et Afrolines Su (7%), représentées respectivement par Sylvestre Niyonsaba et Thomas Ndacayisaba. Les actions de l’Etat burundais s’estiment à 9% )) . M. Hatungimana affirme que le Global a utilisé seulement les apports en nature libérés par l’Etat Burundi. Ensuite les outils de manutention sont insuffisants ; des frais exorbitants de consultance (275 millions de Fbu) sans contrat ni rapport ; des frais d’hébergement (plus 40 millions) ; des jetons de présence pour le conseil d’administration (700 dollars américains pour chaque membre) ; des tickets d’avion supplémentaires pour la direction …
Au moment où, déplore-t-il, les directeurs des départements sont payés 800 mille Fbu, les chefs des services 250 mille et les cadres simples 200 000. Il ajoute 235.026.616 Fbu qui ne sont pas encore payés : ils constituent les indemnités de rupture de contrat avec l’ancien employeur plus les cotisations du 4è trimestre 2012 à l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS).
Des employés seront renvoyés
Le syndicat s’inquiète aussi du retard de la mise en place du règlement d’entreprise et ses annexes. « Pire encore, le règlement présenté par le président du conseil d’administration et le nouveau D.G. ne mentionne nulle part la grille des salaires. » Le Sytrapo fait savoir qu’il est aussi question du renvoi de plus de soixante-dix employés et une remise et reprise qui s’est mal passée entre l’ancien et le nouveau dirigeant.
Signalons qu’il y a moins d’un mois que de nouveaux directeurs technique, administratif/financier et de l’exploitation ont été nommés. « C’est une stratégie, note Richard Hatungimana, pour recruter leurs amis et proches au sein de l’entreprise. » Il fustige également que le personnel n’ait plus le droit de faire soigner les membres de leurs familles. « Nous risquons nous aussi de ne plus bénéficier des soins de santé. » Tels sont les problèmes qui hantent plus de 250 travailleurs du port de Bujumbura.
« C’est le conseil d’administration qui décide ! »
« C’est le conseil d’administration qui a décidé de m’octroyer ce salaire, explique le D.G. Quant aux jetons de présence la décision appartient aux actionnaires. De plus, nous n’avons pas les mêmes conditions de travail avec le personnel », explique Bonaventure Sinzobakwira, directeur général du GPSB. Concernant la grille des salaires, il dit que c’est le CA qui a décidé de ne pas la faire figurer dans le ROI. Toutefois, il indique qu’elle est en train d’être confectionnée et sera bientôt finalisée.
Il reconnaît que le trafic est en baisse avec 105 000 tonnes qui ont transité par le port en 2013, alors que les prévisions étaient estimées à 230 mille tonnes. Une des raisons, indique-t-il, est que la plupart des marchandises transitent par voie terrestre. « Le corridor central Dar-es-Salam –Kigoma (voie ferroviaire) et Kigoma-Bujumbura (voie maritime) n’est plus utilisé comme avant. Le chemin de fer avait connu des problèmes, mais désormais il est fonctionnel. » Egalement, ajoute M. Sinzobakwira, le ciment qui venait de la Zambie s’est heurté à la concurrence de la Burundi Cement Company.
A l’endroit des syndicalistes, il rappelle qu’il faut toujours prendre en compte la réalité : « J’ai un cahier des charges à respecter, autrement dit des comptes à rendre aux actionnaires. Ces derniers sont des privés et cherchent des bénéfices. » Selon lui, le GPSB essaie de survivre par les quelques camions ou container qui transitent au Port de Bujumbura. Il affirme qu’ils sont en train de développer leur service marketing pour chercher de nouveaux clients. Et d’ajouter qu’ils ont aussi des perspectives pour renouveler les équipements portuaires.
Le personnel doit faire confiance à l’équipe dirigeante
« Quant à la diminution du personnel, les critères seront bien définis, les meilleurs seront retenus et personne ne sera lésé », rassure Bonaventure Sinzobakwira. Et de renchérir : « Le personnel doit faire confiance à l’équipe dirigeante puisqu’elle est venue pour développer l’entreprise et non pour la détruire. »
Il ne faut pas qu’ils oublient, rappelle-t-il, que nous avons augmenté les salaires qu’ils avaient à l’époque de l’EPB. Le secrétaire général adjoint du Sytrapo rétorque que les autres membres du personnel touchent le même salaire. Pour le président du conseil d’administration du GPSB, Denis Karera, ce sont les membres du CA qui fixent les salaires des différents directeurs sur demande des actionnaires.
Contacté, le ministère de la Privatisation et de la Bonne gouvernance a précisé qu’il pourra peut-être réagir plus tard, mais que c’est le ministère des Transports qui suit de près l‘affaire. Et Dieudonné Dukundane, directeur de l’autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire au ministère des Transports, n’a pas honoré son rendez-vous pour s’exprimer. Quant à la Brigade anti-corruption, elle affirme avoir déjà transmis les résultats de l’enquête sur la gestion de l’entreprise au Parquet général près la Cour anti-corruption. Isaac Kubwayo, procureur, reconnaît avoir reçu une note d’information avec des recommandations d’ordre administratif. Entre autres l’enquête a constaté que parmi les actionnaires, seul l’Etat a donné sa part du capital durant toute l’année 2013. Le gouvernement doit également, ajoute-t-il, revoir sa part dans le capital du GPSB et l’enquête suit son cours pour plus de lumière
Denis Karera, vous dites! Président des Imbonerakure. Président du Conseil d’administration de cette entreprise. Vous avez la clé pour comprendre l’état de la gestion de cette entreprise.
Mais est ce que ce directeur est diplome d’une universite ou il est diplome de la Kibira? Avec un salaire de 4500 dollars il peut au moins se payer un costume cravate. Meme mon boy s’habille mieux que lui.
Et pourtant on a fait les mêmes études et parfois le moins salarié en a fait plus !
Imaginez un licencié qui touche 4500 USD (environs 7 000 000 FBu) et son subalterne ayant un Master, donc un diplôme plus grand que celui de son Patron, mais qui touche 250 000 ! Autrement dit, 28 fois pour le même ventre, les mêmes besoins, le même pays. Avec 14 000 USD (environ 22 400 000 FBu), c’était donc 90 fois le salaire. Autrement dit, le directeur général touchait le salaire de 90 Master ou licencié dans la même Entreprise ! C’est inadmissible dans un Pays comme le nôtre. Il faut revoir et fixer le SMIG et revoir les salaires des grands Patrons à la baisse. Ces salaires faramineux, c’est inadmissible dans un Pays comme le nôtre.