Jeudi 26 septembre 2024

Environnement

Glissements de terrains sur la colline Kwigere : Les travaux de canalisation de la rivière Gasenyi, à l’origine de tous les maux

19/09/2024 0
Glissements de terrains sur la colline Kwigere : Les travaux de canalisation de la rivière Gasenyi, à l’origine de tous les maux
Glissements de terrains sur la rive droite de la rivière Gasenyi

Trois maisons déjà écroulées, sept autres fissurées, des cultures emportées. Tels sont, entre autres, les maux qu’endurent les ménages riverains de la rivière Gasenyi. Selon eux, les travaux de stabilisation du lit de la rivière en amont de la RN1 sont la principale cause de ce calvaire. L’Obuha est accusé de n’avoir pas fait des études approfondies sur la canalisation de cette rivière.

Au moment où les habitants de Gatunguru et Gasenyi se félicitent des travaux en cours pour stabiliser la rivière Gasenyi en aval, ceux de la colline Kwigere en amont de la Route nationale Bujumbura-Gitega (RN1) vivent dans l’inquiétude. Les travaux d’aménagement de cette rivière sont incomplets voire à l’arrêt.

Il est 11 h. Nous sommes sur la rive gauche de la rivière Gasenyi, en haut de Ntare House, en amont de la RN1. Sur une pancarte, on lit : « Aménagement de la rivière Gasenyi : partie : Amont ». Sur cette rive, se trouve un parking des taxis-motos, des vélos et des tricycles (tuk-tuk).

Ils font le transport des biens et des personnes vers ou en provenance de la province de Bujumbura. A côté, des femmes exercent un petit commerce de différentes denrées alimentaires.
Des enfants jouent dans cet espace. Les parents veillent et ne cessent de les appeler à la vigilance. Elles craignent qu’ils ne tombent dans la rivière ou ne soient heurtés par les véhicules.

Dans la rivière, on voit des engins de l’Office burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (Obuha) garés. Différents matériaux de construction sont entassés à côté de la rivière. Quelques buses sont déjà construites pour ne pas laisser passer tout le flot d’eau de la rivière. Mais, malheureusement, quand on y regarde de près, certaines buses sont déjà bouchées !

L’installation des gabions est restée inachevée. Les travaux sont suspendus. Il est impossible de savoir la cause. Personne n’est là pour nous expliquer.

Des travaux mal exécutés

Du côté de la rive droite de la rivière, le spectacle est désolant. Les glissements de terrains menacent les habitations. On peut estimer à 100 m de long sur 80 m de large des terrains qui ont déjà glissé et causé l’écroulement de trois maisons. Les propriétaires ont dû partir.

Les habitants de ces quartiers pointent du doigt l’Obuha d’être à l’origine de ce calvaire qu’ils endurent. Pour eux, les travaux réalisés en amont sur la rivière Gasenyi sont incomplets et ont été mal exécutés.

« Tout commence avec les travaux d’aménagement de cette rivière. On a creusé jusqu’à une profondeur avoisinant les six mètres. Ce grand trou a fragilisé le sol. Les glissements de terrains s’en sont suivis petit à petit. Ils ont emporté des maisons et des cultures. Nous avons crié au secours et l’Obuha a été obligé de suspendre les travaux », raconte une sexagénaire qui vit dans cette localité.

Selon elle, dix ménages sont touchés. Trois ont vu leurs maisons complètement détruites. Parmi eux, un certain Barankamfitiye qui, après l’écroulement de sa maison, a été abandonné par sa femme lui laissant sept enfants. Il se trouve dans une pauvreté sans nom et vit grâce à la charité de ses voisins.

Cette sexagénaire fait savoir que l’administrateur est venu constater les dégâts et qu’il a promis de délocaliser les ménages touchés vers la zone de Maramvya.

« Il a dit qu’il va nous délocaliser vers la zone de Maramvya mais sans nous préciser comment nous allons y vivre », se désole-t-elle. Elle a toutefois reconnu que l’Obuha a, de son côté, offert à chacun des dix ménages 20 tôles et 5 bâches mais sans leur montrer les parcelles où construire.

Selon les habitants de cette localité, le danger reste imminent. Ils craignent le pire avec la saison des pluies qui s’annonce. « Les fissures se multiplient sur les maisons et les glissements de terrains continuent même en cette période d’été. Qu’en sera-t-il pendant la saison des pluies ? », s’interrogent-ils. Pour le moment, ils dorment la peur au ventre.

Ils craignent le risque d’érosion et que les eaux de ruissellement pourront charrier des alluvions qui vont s’entasser et fragiliser davantage les terrains.

Ils demandent à l’administration d’assister les sinistrés tout en interpellant l’Obuha de reprendre les travaux de stabilisation de la rivière Gasenyi afin de protéger les habitations riveraines.
Iwacu a tenté de joindre la direction de l’Obuha sans succès.

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