Lundi 23 décembre 2024

Société

GL : femmes journalistes, actrices et apôtres de paix dans la sous-région

10/07/2023 Commentaires fermés sur GL : femmes journalistes, actrices et apôtres de paix dans la sous-région

Les femmes journalistes du Burundi, Rwanda et de la RDC se disent actrice et apôtres de la paix. Elles participent dans le processus de pacification de la région des grands lacs à travers sa plume et des contenus qu’elles proposent. Elles alertent les autorités pour chercher des voies et moyens susceptibles de ramener la paix.

Les femmes journalistes sont de plus en plus nombreuses dans le monde médiatique dans la sous-région. Des associations des femmes des médias au Rwanda, au Burundi et en RDC ont été fondées. Quid de l’implication des femmes journalistes dans la consolidation de la paix dans les grands lacs et leur valeur ajoutée ?

Bukavu, Nelly Adidja  est membre de l’association des femmes des médias AFEM. Au micro de notre confrère Corneille murhura de Maman radio de Bukavu estime qu’une journaliste est une actrice incontournable dans la recherche de la paix. « La femme paie un lourd tribut dans l’insécurité. Dans notre contexte ici en RDC, ce qui se passe avec l’activisme des groupes armés locaux et étrangers est effrayant. Les femmes et les enfants en pâtissent. Donc, les femmes journalistes recherchent la vérité, informent la population de manière responsable sur ce qui se passe. Ils influencent positivement les autorités pour prendre des mesures afin de pacifier les communautés et la région ».

Pour elle, cette femme actrice de paix contribue à la résolution pacifique des conflits à travers des plaidoyers médiatiques. Elle produit des contenus qui alertent les autorités à prendre des mesures pour sécuriser la population et les biens. Elle parle notamment de l’émission Génération Grands Lacs, Mpaka chamba letu et le focus sur la contribution des petites commerçantes transfrontalières dans la consolidation de la paix et la sécurité. Cette dernière montre comment travailler ensemble dans le business for peace.

 

Étant sensible aux conflits, dit-elle, les femmes journalistes dans la région éclairent la population sur les initiatives de rapprochement entre les peuples de la sous-région. « La femme participe dans le processus de pacification de la sous-région des grands lacs à travers sa plume et des contenus qu’elles proposent pour alerter les autorités à chercher des voies et moyens susceptibles de ramener la paix dans la région des grands lacs ».

Des femmes journalistes au service de la paix

Même lecture que Michelle Iradukunda, journaliste à la télévision nationale du Rwanda à Kigali. Au micro de notre confrère Gabriel Imanariho de la radio Isango Star de Kigali fait le point. « Le rôle des femmes journalistes dans le processus de paix dans la région des grands lacs est important. Elle fait connaître l’importance d’unité et de réconciliation. Dans leurs contenus et émissions, elles promeuvent la paix et le vivre-ensemble ».

Elle déplore néanmoins que les femmes restent moins représentées dans les médias tant publics que privés. Au Rwanda, fait-elle savoir, des femmes journalistes sont dans divers médias notamment dans la presse écrite et l’audiovisuel. « Malheureusement, les chiffres sont encore bas si on compare avec d’autres domaines. Dans la récente recherche menée par le haut conseil de la presse au Rwanda, on constate que les femmes sont représentées à 24 % », se désole-t-elle.

 

Mme Iradukunda relève certains défis que les femmes rencontrent dans leur travail. Il s’agit notamment du harcèlement sexuel, les différences de salaires entre les hommes et les femmes journalistes. Elle parle également du manque de confiance des patrons des médias publics ou privés quand il s’agit de donner des postes de responsabilité. Elles ne sont pas permises de faire des reportages considérés comme importants et délicats. Peu de femmes se rendent sur terrain pour faire des enquêtes et décortiquer des sujets politiques.

Michelle Iradukunda appelle les partons des médias à avoir la confiance en des femmes, journalistes. « La parole doit être accordée à l’homme qu’à la femme. La femme doit avoir une plateforme pour se faire connaître et pouvoir montrer ce dont elle est capable ».

Moins de femmes dans les médias

 

Francine Ndihonubwayo est présidente de l’association des femmes, journalistes, AFJO au Burundi. Au micro de Joyce Guilaine Imanishatse de la radio Bonesha Fm de Bujumbura, fait l’état des lieux de la présence dans les médias et dit en quoi c’est important pour les femmes, journalistes de s’impliquer dans le processus de paix dans la région des grands lacs. « La résolution 1325 des nations-unies exhorte les États membres à assurer la plus grande représentation des femmes dans les institutions de prise de décision et des mécanismes nationaux de résolution des conflits. Il y a une plus-value dans la vie d’une société et d’un pays s’ils sont pris en compte ».

La présidente de l’AFJO déplore que les femmes soient moins représentées dans les médias et dans les organes de prises de décision. Elle se réfère aux données de l’enquête de l’AFJO de 2019. « Les femmes étaient à 32 % de journalistes qui étaient enregistrés pour la carte de presse. Il y a 36 % de femmes qui sont chefs de service, 28 % des chefs de rédaction.

Et directeur des radios. Au niveau de la direction des médias, elles sont représentées à 22 %, à la tête des agences de communication 23 %, à la tête des journaux et magazines 7 %. Pour les directeurs des sites web 0 %, à la direction des agences de presse et de télévision en ligne ».

Francine Ndihokubwayo appelle la femme journaliste à s’estimer capable de réaliser des grands travaux comme les hommes. Elle doit, dit-elle avoir le courage d’affronter certaines réalités. « Différentes catégories de la société doivent comprendre que le rôle des femmes est primordial. Elle a une contribution dans le développement du pays. Il faut donc des encouragements, des soutiens ».

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contributions sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.

 

 

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 3 847 users online